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Du gaz pour le DPE ?

Il n’y a pas que les diagnostiqueurs immobiliers et notamment via leurs associations, fédérations, cercles et chambres qui ont participé à la concertation de fiabilisation du DPE. Outre la DHUP et le Plan Bâtiment Durable dont c’était la mission, on voit des suggestions et propositions d’amélioration du DPE émaner d’autres acteurs. Tout récemment c’est une association de la filière gaz qui a publié ses points de vue sur la fiabilisation du DPE. Comment expliquer tant d’engagement de la filière gaz dans le futur DPE ? Le gaz est-il donc si incontournable dans la rénovation énergétique ?

La vision par la filière gaz d'un DPE fiabilisé

Bien sûr parmi les points détaillés par l’association Coenove, on en retrouve de nombreux déjà évoqués lors de la concertation primaire : Fin des DPE vierges et des DPE sur factures, généralisation de la méthode de calcul conventionnel, extension du périmètre aux 5 à 6 usages de la RT ou RE à paraître (obligatoire par la réglementation européenne), rien que du connu jusque-là.

 

Par contre, on voit enfin évoquées quelques unes de pistes que nous avions suggérées à l’époque quant au contrôle des matériaux de la construction. Bien évidemment nous n’irons assurément pas vers un DPE destructif en cas de méconnaissance de la nature et de la qualité des matériaux et isolants, mais l’association suggère en ce cas d’entrer dans le logiciel de calcul des ‘valeurs de référence’ . Ces valeurs de référence des matériaux et isolants seraient, on suppose, des valeurs de performance ‘plancher’ qui pénaliseraient la classe énergie issue d’un tel DPE mais rassureraient le diagnostiqueur immobilier en cas d’opposition et de recours contre son bilan. L’obligation de se baser sur ces valeurs de référence inciterait certainement les propriétaires à rechercher les détails de la construction initiale (ce qui est rarement le cas) mais pénaliserait ceux qui ont fait depuis améliorer la performance thermique du bâti initial. En ce cas, la proposition « d’annexer les factures de travaux antérieurs » semble un risque de compliquer encore la prise en compte des éléments puisqu’une facture n’atteste pas de la qualité de l’exécution. Or, on le sait, une pose défectueuse altère sérieusement la performance des matériaux quelle que soit leur qualité.

 

L’intérêt de la filière gaz dans la fiabilisation du DPE

On ne peut pas raisonnablement s’indigner de la communication de la filière gaz dans la fiabilisation du DPE et on la remercie. Il est certain qu’à ce jour, le gaz apparaît encore comme une des meilleures sources d’énergie dans la synergie entre coût d’acquisition et de pose des équipements, facilité de mise en œuvre, disponibilité et préservation de l’environnement.


Nota : A ceux qui vont hurler contre l’aspect ‘préservation de l’environnement’ par l’emploi d’une énergie fossile, rappelons que le gaz n’est pas uniquement du gaz naturel issu de l’extraction. Le gaz que l’on peut employer d’ores et déjà peut également être issu de la méthanisation et sa production permet alors de valoriser ce qui n’était alors que des déchets.


C’est assurément en raison de l’intérêt du gaz comme source d’énergie principale lors de la rénovation énergétique que l’association suggère que les recommandations du diagnostiqueur à l’issue du DPE établissent la « hiérarchisation dans les recommandations en commençant par celles ayant le meilleur ratio coût/bénéfice ». Rappelons que les aides à la rénovation énergétique sont déjà très favorables aux chaudières gaz à haute performance et devraient assurément bientôt évoluer lorsque la chaudière gaz à micro-cogénération se sera davantage démocratisée.


A savoir : La micro-cogénération apparaît comme une des meilleures pistes à explorer pour rendre les constructions à énergie positive puisque la micro-cogénération qui assure chauffage et ECS produit également de l’électricité. Pour se familiariser davantage à la micro-cogénération, l’ Ademe a établi une (ancienne) fiche technique téléchargeable.


 

Cette idée de prendre en compte le rapport coût/bénéfice dans la hiérarchisation des recommandations des diagnostiqueurs immobiliers est tout à fait séduisante mais peut également apparaître pesante et risquée.

D’une part les diagnostiqueurs immobiliers devraient en permanence suivre les (multiples) évolutions des (nombreuses) aides à la rénovation énergétique (CITE, Eco-PTZ, ANAH, aides locales ou des différentes caisses sociales…) ; et d’autre part cela pourrait exposer les diagnostiqueurs à des pressions lobbyistes des différents fournisseurs d’énergie et d’équipements.

Cela pourrait à terme risquer de mettre à mal le concept d’impartialité totale du diagnostiqueur immobilier certifié qui est une des fiertés de la profession.

 


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