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L'amiante dans les routes et les chaussées, un autre chantier gigantesque

On savait qu'en France, l'amiante avait été utilisée chaque année à raison de 150 000 tonnes par an ; et on estimait en 1998 la présence d'amiante dans les bâtiments entre 4 et 6 millions de mètres-carrés floqués et 500 000 m² calorifugés*. Au-delà du chantier immense que représente l'amiante dans la construction d'avant 1997, un autre chantier tout aussi important est à prendre en considération, celui du désamiantage des pistes d’atterrissage, trottoirs, parkings, ronds-points et revêtements routiers aussi bien des nationales, départementales, vicinales et routes communales. Et si le diagnostic amiante des bâtiments n'était que l'arbre qui cache la forêt ?

 

Une quantité d'amiante alarmante

*Les chiffres cités sont ceux extraits du rapport au Sénat « Le drame de l'amiante en France : comprendre, mieux réparer, en tirer des leçons pour l'avenir » citant une étude menée par SGTE, Spie-Batignolles, Lafarge, la société INERTAM et la société SOCOTEC concernant la quantité de mètres-carrés amiantés au sein des bâtiments en France. Mais outre les bâtiments, bon nombre d'entreprises de travaux publics ont intégré de l'amiante dans la confection des enrobés destinés aux revêtements des routes, chaussées, pistes , parkings et trottoirs. 

Même si la proportion de fibres d'amiante au sein des enrobés restait minime (1 % environ contre 15 % dans la construction), il n'empêche que la superficie de voies amiantées représente une quantité phénoménale d'amiante qu'il faut identifier, retirer, confiner et retraiter…
 

Pour mémoire : C'est en 1997 qu'à été interdit l'utilisation d'amiante dans la construction, mais la décision d'interdire l'extraction, la fabrication et la transformation de fibres d'amiante n'a pris effet qu'en 2005, soit plusieurs années pendant lesquelles l'amiante interdite dans la construction pouvait être écoulée dans les bitumes. 

 

Le diagnostic amiante des routes

Il existe une obligation de diagnostic amiante avant toute intervention de voirie, cette circulaire du 15 mai 2013, précise les modalités de détection du risque de présence d'amiante dans les enrobés de voirie par la cartographie des zones susceptibles de contenir de l'amiante (à la charge de la Direction Interdépartementale des Routes - DIR) et par l'analyse obligatoire en cas de suspicion d'amiante dans les enrobés présumés en contenir à l'origine ou issus de la réutilisation d'enrobés amiantés recyclés.

On estime que bien souvent les routes actuelles contiennent environ 10 % d'enrobés déjà recyclés donc susceptibles d'avoir contenu de l'amiante ce qui diffuse d'un côté le taux d'amiante dans les enrobés actuels mais propage également le risque amiante sur des chaussées un temps épargnées.

Source info.expoprotection.com
 

 

La prévention des risques à deux vitesses ?

L'autre problème des enrobés routiers, en plus de la présence d'amiante et donc de la protection des travailleurs mais aussi des riverains des chantiers de voirie, est celui des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) contenus dans les bitumes et potentiellement cancérogènes eux-aussi.

Les analyses systématiques liées d'une part à la recherche d'amiante et d'autre part à la détection d'HAP pourraient faire grimper les coûts des chantiers de voirie jusqu'à 50 % de plus sur les petits ouvrages souvent à la charge de communes. 

C'est un débat qui ne fait que naître entre protecteurs de la santé des travailleurs et riverains d'un côté et gestionnaires d'ouvrages routiers. Voir à ce sujet la question au Sénat en septembre dernier : Du glissement de la réglementation à la recommandation normative.


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