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Pollution de l'air quand l'habitat ruine la santé

 
Le douloureux problème de l'intense pollution de l'air dans la vallée de l'Arve revient une fois de plus sur le devant de l'actualité. En cause? Non seulement les dangers que court la population de cette vallée des Alpes au pied du Mont Blanc, mais surtout la nouvelle visite de Nicolas Hulot en tant que ministre après celle plus médiatique encore qu'il avait faite en tant que citoyen (médiatique certes mais simplement citoyen).
 
L'air de cette vallée alpine entre Chamonix et Genève est encore plus pollué que celui des grandes métropoles comme Paris, Lille ou Marseille. A l'heure où il est question de taxer les loyers des logements polluants, d'interdire la circulation des voitures dans les grandes villes, le gouvernement se doit d'agir dans ce problème de santé national puisque les habitants de la vallée de l'Arve meurent prématurément à cause de cette pollution de l'air.
 

Une vallée empoisonnée

La vallée de l'Arve fait depuis de nombreuses années la une des magazines et quelques reportages dans les journaux télévisés. Ce n'est pas uniquement parce qu'elle sert de porte à certaines des plus réputées stations de ski françaises voire suisses, mais à cause des niveaux de pollution de l'air qu'on y mesure.
 
Particules fines, dioxyde d'azote, souffre, ozone… on y trouve tous les résidus des émanations du trafic routier du tunnel du Mont Blanc (550 000 camions par an), celles des usines ainsi que celles des chauffages domestiques souvent au bois des forêts des Alpes. Les niveaux de pollution de l'air sont si élevés que les médecins de Sallanches reçoivent jusqu'à plus de 30 % d'enfants en consultation lors des pics de pollution ce qui fait dire à certains que l'air de la vallée est mortel.
 
Même l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) reconnaît que 60 personnes par an meurent prématurément dans cette vallée en raison du niveau de pollution. A 30 ans déjà, chacun des 155 000 habitant de la vallée de l'Arve aurait déjà perdu 9 mois d'espérance de vie.
 

Nicolas Hulot l'avait dit, les ministres le feront 

Du temps où il n'était pas encore question qu'il devienne ministre, 20 ans auparavant, Nicolas Hulot s'était personnellement rendu dans la vallée de l'Arve afin de témoigner des niveaux phénoménaux de pollution atmosphérique dans cette vallée. Il parlait alors d'atteinte de « sommets d'indifférence, d'insouciance et d'outrance » vis à vis de l'environnement et des habitants. 
 
Le 2 octobre dernier, soit 20 ans après sa première visite, Nicolas Hulot désormais ministre de la transition écologique y est retourné accompagné de la ministre de la santé et de celle du transport. 
 
Si la bonne nouvelle est que des mesures d'urgence vont enfin être prises 20 ans après les signalements plus qu'alarmants, celles-ci semblent encore une fois se réduire à peau de chagrin et qui est montré du doigt ? En premier lieu l'immobilier des particuliers avant les usines et le fret routier.
 

Le chauffage au bois premier responsable ?


Pas forcément le premier responsable mais celui sur lequel il est le plus facile d'agir. Alors ava
nt même d'évoquer la dépollution des activités industrielles ou d'appliquer enfin le salvateur fer-routage sous le tunnel du Mont Blanc prôné depuis longtemps, la première mesure à prendre serait d'imposer aux particuliers d'équiper leur logement de cheminées plus performantes. 
On peut raisonnablement se questionner si cette mesure est la plus efficace pour réduire la pollution dans la vallée (face aux 550 000 camions roulant en montagne) ou si c'est juste la plus facile à prendre….
 

Les particuliers paieront

Encore une fois ce sont les propriétaires immobiliers qui vont devoir mettre la main à la poche pour limiter les causes et payer conséquences de la pollution atmosphérique. 
 
Alors que les aides à la rénovation énergétique se limitent ou disparaissent (CITE des fenêtres, PTZ dans l'ancien), alors qu'il est question de nationaliser partiellement la propriété et que l'IFI viendra taxer plus durement le patrimoine foncier, on se demande à quel point le gouvernement a totalement changé son fusil d'épaule en décourageant dorénavant les Français d'acquérir de l'immobilier.
 
Certes, il aurait semblé davantage d'actualité de relancer la fameuse écotaxe qui a coûté une fortune en portiques, matériel de suivi, personnel et détournement de TVA, en limitant ou faisant contribuer le trafic routier ; certes il aurait semblé utile de remettre en place la campagne d'obligation de mesures et de contrôle de la Qualité de l'Air, mais comme il n'y a plus de ministère du logement pour défendre les propriétaires et occupants, les absents ont toujours tort…
 
Les propriétaires paieront donc des cheminées plus performantes pour équiper leur logement et tout devrait rentrer dans l'ordre.
 

Les cheminées des chauffages au bois

Il est vrai que le chauffage au bois non maîtrisé est un puissant émetteur de particules fines. Un appareil de chauffage au bois même muni d'un filtre à particules fines (HEPA) rejette en 60 heures de fonctionnement davantage de particules qu'une automobile moyenne à essence parcourant 18 000 km. Et quand il s'agit de foyers non équipés de filtres (poêles anciens) cette même quantité d'émission est atteinte en seulement 9 heures de fonctionnement.
 
A savoir: C'est en raison de ces taux importants d'émission de particules fines que le brûlage des végétaux en extérieur (écobuage, feux de jardin) est interdit par la Loi (Article 84 du Règlement sanitaire départemental).
 
D'un côté la filière de chauffage par la biomasse est largement encouragée en France par la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie) qui prescrit de passer le nombre de foyers équipés de chauffage au bois en France de 3.25 millions à 9 millions d'ici 2023 alors que de l'autre côté on interdit (ou fait semblant d'interdire) le chauffage au bois.
 
Selon l'arrêté inter préfectoral Nº 2013 084-0002 du 25 mars 2013, les particuliers à Paris et dans 435 communes d’île de France n'auraient plus eu le droit de faire fonctionner des appareils à combustion du bois que ce soit en appoint de chauffage ou en agrément depuis 2015. Il semble ne jamais avoir été appliqué tel quel, à croire alors que le chauffage au bois est particulièrement polluant dans la vallée de l'Arve et beaucoup moins à Paris et en Île de France.
 
A savoir: Aussitôt dit, aussitôt fait, la prime du Fonds Air Bois créé en 2013 pour aider les propriétaires des communes de la vallée de l'Arve à acquérir un appareil de chauffage au bois peu polluant vient d'être doublée passant de 1 000€ à 2 000€ (dans la limite de 50 % du montant engagé). 
 


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