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Qualité de l’air intérieur, diagnostic QAI ou diagnostic ventilation ?

La qualité de l’air est un grand enjeu de santé publique en France et en Europe notamment. Mais il n’y a pas que la pollution atmosphérique à prendre en compte pour améliorer la santé des populations, il faut également lutter contre la pollution de l’air intérieur.

Alors que nous passons davantage de temps dans nos logements que dans la rue ou les transports, c’est à l’intérieur de nos habitats que sont émis de nombreux polluants dont certaines substances toxiques voire peu ou prou cancérogènes.

Il existe bien un diagnostic QAI (Qualité de l’Air Intérieur) un temps rendu obligatoire dans les écoles et ERP, mais il semble que les autorités gouvernementales aient encore du mal à en définir les modalités et se tourneraient plutôt vers un diagnostic ventilation encore à finaliser. Des différences entre diagnostic QAI et diagnostic ventilation.

 

Le diagnostic QAI mort-né ?

Il fut un temps rendu obligatoire ce diagnostic QAI à grand renfort de communication, mais force est de constater que malgré les effets d’annonce d’une ministre de l’environnement de l’époque, l’obligation de diagnostic QAI dans les écoles, crèches et ERP semble avoir vécu.

Alors qu’il était initialement prévu de rendre obligatoire une véritable analyse de l’air déjà dans les écoles et lieux de séjour des enfants, le décret en vigueur (Décret 2015-1000 du 17 août 2015) ne mettrait en place qu’un dispositif réglementaire consistant au choix soit à une campagne de mesures limitée à certains polluants (formaldéhyde, benzène, CO2 et éventuellement perchloréthylène), soit à une ‘autoévaluation’ de la QAI par le gestionnaire lui-même, soit à une ‘évaluation des moyens d’aération’ pouvant être réalisée par les services techniques du gestionnaire. Source Ministère de la transition écologique et solidaire.

En bref, dans les écoles maternelles, élémentaires et crèches depuis le 1er janvier 2018, dans les accueils de loisirs et les établissements d’enseignement du second degré et les ERP de 2020 à 2023, le diagnostic QAI est soit réduit à l’analyse du taux de concentration en 3 à 4 polluants seulement, soit remplacé par une évaluation interne.

 

Plus d’un millier de polluants de l’air intérieur

Pourtant, les substances nocives et/ou toxiques ainsi que certaines cancérogènes que l’on retrouve dans l’air intérieur de nos logements sont légion et ne se limitent pas aux seuls formaldéhyde, benzène, CO2 et perchloréthylène (en cours d’éviction des pressings).

En faisant abstraction des risques dus à l’empoussièrement par fibres d’amiante (en cours d’éradication) et au radon (mesures à l’étude), selon l’Observatoire pour la qualité de l’air intérieur (Oqai) plus d’un millier de substances ou de mélanges de substances potentiellement présents dans l’environnement intérieur, ont une toxicité à court et long terme sur les occupants de logements. Parmi ces substances, l’ANSES a répertorié 661 substances dont 31 substances nocives et classées CMR (cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques).

Et pourtant, c’est dans ce type d’environnement que nous, nos proches et nos enfants passons plus de 80% de notre temps.

 

Vers un diagnostic ventilation ?

C’est en effet la piste qui semble devoir émerger des réflexions des différents acteurs du secteur. Plutôt que de mesurer lors d’un diagnostic QAI le nombre et la concentration de polluants prélevés dans une école, un ERP ou un logement, il semblerait qu’il suffise de s’assurer que ceux-ci (quels qu’ils soient) seront évacués à l’extérieur grâce à une ventilation efficace.

S’il semble cohérent de faire pour les polluants intérieurs ce que l’on fait pour le radon, c’est à dire une simple extraction, c’est oublier un peu vite qu’une bonne ventilation ne garantit en aucun cas un air intérieur sain et va même à l’encontre de la performance énergétique.

En effet, si une bonne ventilation signifie d’abord une extraction des polluants intérieurs dont les COV, benzène, formaldéhydes... émis par le mobilier, les revêtements, produits d’entretien,etc.
Elle signifie également l’arrivée massive à l’intérieur des locaux de tous les polluants de l’air extérieur. En fait, au vu de la pollution atmosphérique dans de nombreuses villes de France, augmenter l’apport d’air extérieur pollué dans nos salles de classe et ERP ne fera qu’exposer les occupants à davantage encore de pollution. Pendant plus de temps encore que dans la rue.

A savoir : Pour mémoire, sur le site idoine, le Ministère des solidarités et de la Santé préconise en cas de pic de pollution entre autres de limiter les activités sportives et intenses à l’extérieur mais qu’il est possible de les maintenir à l’intérieur. Qu’en sera t-il alors quand l’air intérieur sera autant pollué que l’air extérieur ?

 

En outre, alors que l’on pousse à l’étanchéité à l’air des bâtiments (normes du BBC, maison passive et Bepos) afin de limiter les entrées d’air extérieur parasite, promouvoir la ventilation semble être totalement contre productif. 

Par contre, en effet, il sera bien plus aisé de faire passer l’obligation d’un diagnostic ventilation qui trouvera naturellement sa place lors du test d’infiltrométrie déjà à réaliser sur toute construction neuve .

 

Diagnostic QAI et/ou diagnostic ventilation ?

Quelle que soit la décision que prendront les autorités en charge de notre santé et de nos constructions, il nous appartient de protéger note santé en nous assurant de limiter les taux de pollution dans nos lieux de séjour.

Les occupants ont tout intérêt à faire effectuer au moins un diagnostic QAI complet qui analysera la qualité de l’air intérieur et pourra mesurer les taux de radon et de polluants divers émis par le mobilier, les produits d’entretien et de décoration.

Les acquéreurs et locataires d’un logement seront avisés de demander que soient réalisés aussi bien un diagnostic ventilation qu’un diagnostic QAI. Le diagnostic ventilation pour s’assurer de l’efficacité du système en place mais un diagnostic QAI car quel que soit le système de ventilation, rien ne dit que l’occupant actuel ne l’a pas arrêté pour faire des économies de chauffage et/ou d’électricité ou juste pour limiter d’éventuelles nuisances sonores.

Et puis, avant d’acheter ou de louer un logement, et surtout quand celui-ci est bien ventilé, il n’est pas inutile de consulter le niveau de pollution de l’air extérieur de sa situation géographique car c’est cet air là qui entrera à l’intérieur grâce à la ventilation.


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