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Quelle ventilation pour préserver la QAI et/ou la performance énergétique ?

C’est le conflit qui hante la plupart de ceux qui conçoivent, achètent ou occupent aussi bien des logements que des locaux tertiaires. S’il faut impérativement préserver la QAI (Qualité de l’Air Intérieur) notamment en évacuant l’air chargé de radon, COV, gaz carbonique, humidité…, l’aération et la ventilation sont les ennemis de la performance énergétique en dilapidant l’air chauffé et/ou rafraîchi et en consommant de l’énergie.

Une étude porte sur les différents niveaux d’exigences en débit de ventilation demandés dans les différentes pièces de la maison et selon les différents pays d’Europe.

On y apprend que si la France est bien placée en termes d’exigences en performance énergétique (BBC de la RT 2012), elle est bien mal placée en termes de QAI et de lutte contre l’humidité. Quel ratio entre aération et performance énergétique pour un logement sain et performant ?

 

Les taux de ventilation en Europe varient du simple au quadruple !

Chaque pays de l’UE a imposé ses propres critères en termes de débit d’air minimum que ce soit dans les bureaux ou les ERP que dans les logements.
Dans le secteur du logement notamment, les débits d’air en renouvellement d’air intérieur requis varient en fonction des surfaces mais aussi de la destination des pièces. Le rapport de l’AICVF classe le taux de renouvellement en 4 niveaux depuis «faible niveau d’exigence» à «haut niveau d’exigence».

Exemple : Par rapport à la superficie du logement, on apprend alors que pour un appartement de 50m² le haut niveau d’exigence imposé aux Pays-Bas correspond à un renouvellement chaque heure d’un peu plus de la totalité du volume d’air du logement (1,21 V/h) alors qu’en Bulgarie il n’est requis de renouveler que 0,23 du volume d’air du logement par heure.

Pour la France, c’est l’Arrêté du 24 mars 1982 relatif à l'aération des logements qui définit les références françaises en matière de renouvellement de l’air des logements et celles-ci ne se classent qu’en «niveau d’exigence modéré».
Malheureusement, pour les bureaux et les écoles c’est le «faible niveau d’exigence» qui est seulement réclamé. Ainsi, pour les locaux de bureaux, la réglementation française demande le taux de ventilation le plus faible d’Europe (7 litres par seconde) ce qui place notre pays avant-dernier juste devant la Pologne et bien loin des 25 litres d’air par seconde réclamés en Allemagne.

On note alors que malgré que les directives de santé de l’union soient les mêmes pour toute l’Europe, chaque pays impose ses propres normes sans que celles-ci soient mises forcément en rapport avec le taux de radon émis par le sol, le niveau de pollution de l’air extérieur ou la réglementation en matière de COV des aménagements (étiquette QAI des produits de revêtements, peintures, produits de décoration….).

 

La nécessaire intégration de la QAI dans la performance énergétique des bâtiments

C’est donc d’abord au niveau sanitaire (radon, COV, CO2…) qu’il faut impérativement intégrer la QAI dans les directives européennes et françaises sur la performance énergétique.

Si en matière de prévention de la pollution de l’air intérieur par les COV et dérivés, la France est bien placée (étiquette QAI), il reste des lacunes à combler en matière de taux de renouvellement de l’air et surtout dans la prise en compte de l’hygrométrie ambiante qui influe beaucoup sur la température de chauffage requise pour un niveau acceptable de confort.
En France aucune réglementation ne semble prendre en compte le niveau d’hygrométrie alors que nos voisins imposent des seuils de 45% à 55% ( Finlande, Italie, Allemagne ).

Quant à l’évacuation du radon par la ventilation, on attend encore une réglementation à appliquer dans sa prise en compte aussi bien dans l’ESRIS que dans les exigences en construction et en rénovation notamment si les valeurs limites d’exposition baissent encore.

Le difficile mariage entre préservation de la QAI et performance énergétique se complique encore lorsqu’on prend en compte d’autres nuisances que la dissipation thermique.
La ventilation nécessaire au renouvellement du volume d’air est également un poste de consommation d’énergie qui doit entrer en compte dans le calcul de la performance énergétique alors que les nuisances acoustiques de certaines ventilations mécaniques sont parfois tellement mal supportées par les occupants que les systèmes sont souvent éteints ou programmés avec trop peu de durée de fonctionnement qu’ils en deviennent inefficaces.

Si l’infiltrométrie permet de mesurer l’étanchéité à l’air d’une construction, il serait judicieux que lors du même test on demande à quantifier l’efficacité de sa ventilation car il n’est plus question alors seulement de consommation énergétique, mais bel et bien de santé des occupants.


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