Nous ne sommes pas les seuls à en traiter depuis longtemps, les risques liés à la présence de l’amiante sont de mieux en mieux connus alors qu’on en trouve chaque jour ou presque dans d’autres produits que ceux de l’isolation et de la construction.
Comme en médecine on dit souvent qu’à force de chercher, on finit par trouver ; pour l’amiante, à force de la chercher, on en trouve partout. Dans nos maisons, dans les navires, dans nos conduites d’eau, dans certains produits de maquillage et bientôt dans nos champs.
Si l’emploi de l’amiante a présenté d’importants risques dont de nombreuses victimes sont encore à identifier, son interdiction en France et dans le monde pose un énorme problème à ceux qui l’exploitaient. "Que faire des mines d’amiante qu’on ne peut plus rentabiliser ? Que faire des résidus qui coûtent de l’argent à recycler ? Comment continuer à gagner de l’argent avec l’amiante ?" se demandent-ils peut-être.
On a connu malheureusement les cas isolés de certains entrepreneurs qui, face au coût du dépôt en déchetterie spécialisée, ont préféré décharger des MPCA (Matériaux et Produits Contenant de l’Amiante) à la sauvage dans des fossés et des champs. Ils ont fait la une de certains journaux régionaux (et ce n’est pas fini) ces tas de gravats issus de toitures en fibrociment ou autres que des entrepreneurs indélicats s’étant déclarés ‘désamianteurs’ ont légué ainsi à leur postérité en les larguant à la sauvette dans des champs ou sur des chemins et que d’autres complices ont accueillis volontiers contre rétribution.
Mais c’est au Canada apparemment que l’on semble se tourner vers une solution officialisant le dépôt d’amiante sur le sols, non pas ‘à la sauvage’ mais à grande échelle et si possible en faisant du business.
L’idée est simple. Alors que le Canada (un des plus gros producteurs d’amiante) semble s’avancer vers l’interdiction totale de l’exploitation et de la commercialisation d’amiante, les exploitants et industriels de cette filière cherchent à tout prix à tenter de profiter encore de retombées financières liées à leur activité.
Si on ne peut plus exploiter et commercialiser l’amiante tel quel, pourquoi ne pas lui trouver d’autres débouchés que la construction immobilière et navale, la mécanique, les cosmétiques, les équipements ? Que faire de ces milliers de tonnes de minéral que l’on peut encore exploiter et qui nous ramenaient des bénéfices ? Les étaler là où il y a le plus d’espace. Les transformer en ce que l’on pense avoir besoin pour faire encore de l’argent. Donc en engrais et fertilisants pour l’agriculture.
Ne riez pas (jaune) c’est dans les cartons…Et ça risque d’arriver chez nous.
Ce n’est pas rien et ce n’est pas juste au Canada. Pour la France, il faut compter 20 millions de tonnes seulement pour nos bâtiments sans compter les routes (asphalte et bitume amiantés) ni nos navires, équipements, etc.
Plutôt que de payer pour recycler, certains financiers ont cherché comment être payés pour recycler ces millions de tonnes d’amiante et ils ont semble-t-il trouvé comment. Voir l’article.
Il suffit d’extraire de l’amiante ce qui est encore utile pour l’industrie (quelques métaux dont le nickel et le magnésium qui peuvent être vendus) d’y ajouter un peu d’acide sulfurique et de la potasse pour en faire un produit qu’il sera alors possible de vendre comme engrais. De là, s’ouvre le marché gigantesque des intrants dont l’agriculture (surtout intensive) se nourrit.
A terme c’est le consommateur qui risque d'ingérer de l’amiante, vendue sous un nom différent, afin de déjouer les interdictions. Qui le saura ?
En France, de ‘scandale de l’amiante’ il semble qu’il n’y en aura que dans l’esprit des victimes et de leurs familles. D’après plusieurs associations de défense de victimes de l’amiante c’est une ‘pluie de non-lieux’ qui s’abat.
Un communiqué de presse affirme même que « Le ministère public et les juges d'instruction ont décidé d'un commun accord de se débarrasser de l'affaire de l'amiante en prononçant des non lieux dans toutes les affaires» et ce communiqué de presse s’adosse à des faits de notoriété publique : «Le 23 octobre un non lieu a été prononcé dans le dossier EDF (centrale d'Arjuzancx). Le 23 novembre, un non lieu a suivi dans le dossier Everite (usine de Bassens). La série devrait se poursuivre dans les semaines qui viennent par le dossier Eternit, autre entreprise de fabrication d'amiante-ciment, et le dossier Ferrodo/Valéo (usine de Condé sur Noireau).».
Certains esprits pourraient même être amenés à penser que le dossier amiante n’est plus devenu qu’une affaire d’argent qui risquerait de mettre en péril financier certaines enseignes (Normed) ou établissements publics (Jussieu) alors que le péril humain est lui passé à ‘pertes et profits’ dans une comptabilité macabre. On n'en a peut être pas fini avec l'amiante malgré les 3.000 décès par an actuellement.
« À la fin de cette catastrophe, ce sera entre 150.000 et 200.000 décès liés à l'amiante », (Source interview M Parigot/ Allodocteurs) à moins que d’ici là on en augmente encore le nombre en employant l’amiante dans nos champs.
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