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Des diagnostiqueurs au DPE, Que Choisir change de cible

Tous les diagnostiqueurs immobiliers qui exerçaient à l’époque se souviendront que l’excellent magazine QUE CHOISIR avait un temps mis en doute leurs compétences. De l’eau ayant coulé sous les ponts depuis, il semble que le magazine mette désormais davantage en doute le DPE (Diagnostic de Performance Energétique) que le travail des diagnostiqueurs. Avec des exemples criants, QUE CHOISIR publie un article où l’on constate que dans plusieurs cas des travaux de rénovation énergétique effectués n'auraient pas amélioré la classe DPE d’un logement. Pire encore, entre les deux logiciels d’avant et d’après que le DPE ne devienne opposable, plusieurs logements ont vu la classe DPE stagner et même dégringoler alors que des travaux d’amélioration de la performance énergétique y ont été effectués à grands frais.

Le DPE fait enfin l’unanimité mais toujours contre lui

Hors QUE CHOISIR et les syndicats et fédérations de diagnostiqueurs ainsi que d’agents immobiliers , on notera que même à l’Assemblée Nationale le problème du DPE(Diagnostic de Performance Energétique) est signalé partout.

Entré en vigueur en force dans une version que tous rejetaient déjà, le nouveau DPE 2022 risque bien de passer ses dernières heures et ne pas survivre dans sa forme actuelle à l’élection présidentielle. Que la présidence change ou pas, que le gouvernement soit remplacé ou modifié, il n’en restera qu’un des premiers chantiers sera assurément de remplacer le DPE tel qu’il est ou tout au moins sa méthode de calcul et/ou de classement.

Les rares défenseurs du DPE tel qu’il s’applique actuellement sont ceux qui n’ont pas pris en compte que même lorsque la performance énergétique d’un bien est correcte, sa classe climat peut le faire basculer en ‘passoire énergétique’ (voir le blog de Flatlooker). Et c’est là que le bât blesse. Puisqu’en résumé, quel que soit le niveau d’isolation d’un logement et quand bien même les performances de son enveloppe auraient été bien améliorées, il suffit qu’il emploie une énergie fossile et notamment du fioul pour son chauffage et/ou sa production d’ECS pour se faire classer en passoire énergétique de par sa classe climat.

 

Nota : Dans son numéro d’avril 2022, QUE CHOISIR rapporte des cas emblématiques de cette dégringolade dans le classement final au DPE en raison du critère de la neutralité carbone. Le magazine précise que le critère de neutralité carbone (classe climat) « interdit à un logement chauffé autrement que par une pompe à chaleur ou un appareil à bois très performant de se placer au-delà de D quand il est doté d’une chaudière au gaz et de dépasser E lorsqu’elle fonctionne au fioul, alors qu’il peut s’améliorer de trois classes…avec une PAC »

 

Le DPE qui ruine les propriétaires mais aussi leurs volontés de travaux

Afin d’obtenir un meilleur classement au DPE et surtout afin de pouvoir sortir leur logement du statut de passoire énergétique, des propriétaires dépensent des fortunes en travaux (et l’État en aides publiques) pour rien ou pire pour descendre encore dans le classement DPE.

Comme le relate encore QUE CHOISIR, mais dans sa lettre d’information : un propriétaire ayant fait effectuer des travaux d’ampleur (justifiables sur factures) dont ajout de 10 cm de laine de bois, isolation par l’extérieur de 16 cm, remplacer des huisseries par des modèles très isolants, pose d’une VMC hygroréglable, remplacement de la chaudière par un poêle à granulés et pose d’une régulation avec gestion de la température et des temps de chauffe des radiateurs... voit le nouveau DPE 2022 classer son bien en classe E soit la même qu’avant les travaux. Au bas mot des dizaines de milliers d’euros dilapidés et d’aides publiques dépensées pour rien d’autre officiellement que quelques euros grignotés sur des factures d’énergie. Demeurant en classe E du DPE, son logement sera bientôt interdit de location car bientôt déclaré à son tour ‘logement à consommation d’énergie excessive’ ou ‘passoire énergétique’.

Comme on sait que même, une fois les aides déduites, il sera illusoire d’espérer amortir le montant de tels travaux par des économies d’énergie (de son vivant, tout au moins), on comprend à quel point le mode de calcul du nouveau DPE peut décourager toute volonté d’engager des travaux. Si ce n’est que le bâton de l’interdiction de location des logements classés F & G pousse tout de même certains bailleurs à tenter l’aventure au risque d’avoir tout à refaire en bien plus cher dans quelques années lorsque les logements en classes E puis D du DPE seront à leur tour interdits de location.

A savoir : A son tour, le 5 avril 2022, Mme la députée Marie-France Lorho interroge Mme la ministre de la transition écologique sur les résultats douteux des diagnostics de performance énergétique. Après la réforme relative à l’opération des diagnostics de performance énergétique, nombreux sont les Français à s’inquiéter des résultats aberrants obtenus pour ces DPE du fait des outils et barèmes imposés par le Gouvernement. Les critères en question, qui classent par exemple en « F » une maison bien isolée au seul titre que sa chaudière est au fioul, sont illogiques. À l’inverse, la seule pose d’un chauffe-eau thermodynamique et d’une PAC ne saurait placer un logement mal isolé en « A » comme c’est désormais le cas. Les nouvelles normes obligent les diagnostiqueurs à passer un temps beaucoup plus long sur le terrain, ou à classer « par défaut » des éléments auxquels ils n’ont pas accès. Elle demande au ministre s’il compte changer les critères menant a priori à la falsification des informations récoltées au profit de normes plus proches de la véracité de la situation et a fortiori de la défense de l’environnement. Mme la députée s’inquiète par ailleurs que les nouvelles normes établies par le Gouvernement interdisent à la location toute une part de notre patrimoine immobilier. Certains biens, notamment dans l’ancien, avec des pierres apparentes ou une importante hauteur sous plafond, risquent ainsi de ne plus pouvoir être loués. Elle demande donc au Gouvernement quelles mesures il compte prendre pour permettre aux propriétaires de continuer à louer leurs biens et ne pas générer une nouvelle crise économique liée à ce marché. Source Legifrance PDF à télécharger Année 2022 - N° 14 - Mardi 05 avril 2022

Entre le nouveau DPE et les exigences de la Loi Climat, il va falloir trancher. Malheureusement dans sa volonté de briller sur la scène européenne en son début de mandat de présidente du Conseil de l’Union Européenne, la France (par son gouvernement et les ministres en charge du logement et de la transition énergétique) a souhaité marquer les esprits européens en se fixant des buts bien supérieurs à ceux de l’Union.

Tellement supérieurs qu’ils apparaissent inatteignables voire contre-productifs.


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