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Diagnostiqueur immobilier, homme de l’art ou homme de métier ?

Selon la locution usuelle, un « homme de l'art », c'est une personne qui connaît très bien son métier et ses procédés, et qui est capable de parfaitement réussir ce qu'il entreprend dans son domaine. De son côté, l’  « homme du métier » , est un personnage parfois virtuel, auquel on fait appel pour évaluer si une invention est brevetable. Ces distinctions, qui étaient apparemment éloignées de la profession de diagnostiqueur immobilier lors de sa création (1996), émergent avec la redondante tendance à l’industrialisation de la profession. Un diagnostiqueur immobilier doit-il être un artisan propriétaire de sa qualification individuelle ou un salarié locataire de la qualification de son entreprise ?

A profession récente, problèmes nouveaux

La définition que donne le Larousse de l’artisan est « Travailleur indépendant, qui justifie d'une qualification professionnelle et d'une immatriculation au répertoire des métiers pour l'exercice, à son propre compte, d'une activité manuelle »
Cette définition d’artisan pourrait coller parfaitement à la profession de diagnostiqueur immobilier s’il n’était pas fait mention d’une ‘activité manuelle’ ; bien que si l’ODI ne façonne pas d’objets, l’emploi d’outils et de machines ainsi que le prélèvement d’échantillons sont des activités manuelles. 
Donc, on peut penser à raison pouvoir déclarer que le diagnostiqueur immobilier est un artisan. C’était tout du moins le cas général jusqu’à maintenant mais qui pourrait devenir minoritaire bientôt.
 
Moins de vingt ans d’existence pour une profession c’est vraiment jeune et c’est pourquoi celle de diagnostiqueur immobilier évolue sans cesse ballotée par le sac et le ressac des textes, processus et certifications (validés, invalidés, corrigés, révisés…). 
C’est assurément à cause de ce sempiternel ballotage qu’il pourrait être nécessaire de fédérer davantage la profession pour mieux influer sur les décisions gouvernementales.
 

La profusion nuit-elle à la cohésion ?

Le chaos généré par la mise en vigueur prématurée du ‘nouveau DPE 2021’ est-il lié au manque de cohésion de la profession ? Les syndicats, fédérations, chambres, etc., s’étaient ensuite unis pour demander une amélioration rapide du DPE.
De nouvelles structures naissent sans que l’on sache si elles vont rassembler ou créer de la division. Faut-il faire disparaître la certification de personne (statut actuel du diagnostiqueur immobilier certifié à titre personnel) au profit d’une certification d’entreprise ? Permettre à telle structure de former et de certifier elle-même les opérateurs pour en faire des salariés ?
Et que penser de la création d’un ordre professionnel ? L’ordre professionnel serait, au même titre que la certification de personne, la capacité pour chaque ODI de travailler en indépendant ou comme salarié au gré de ses envies ; alors qu’avec une certification d’entreprise chaque salarié ne pourrait exercer que durant son contrat de travail (et durant le temps du remboursement de ses formations).
 

Réseaux de diagnostiqueurs ou diagnostiqueurs en réseaux

Il appartient plus que jamais aux diagnostiqueurs immobiliers de décider de l’avenir de leur profession.
Faut-il laisser toutes les possibilités aux réseaux de diagnostiqueurs (syndicats, fédérations, enseignes…) ? Ou rassembler les professionnels indépendants sur des réseaux sociaux ?
Grâce au numérique, la cohésion entre ODI indépendants sur le terrain est désormais quasiment instantanée, donc parfois bien plus rapide qu’entre un salarié et son référent au siège de l’entreprise.
C’est sur Facebook notamment que des groupes comme « Nous Diagnostiqueurs » façonnent en permanence l’avenir de la profession en fédérant les ODI comme le font les forums de discussion entre diagnostiqueurs.
Mais, comme toujours sur Internet, la prudence est de mise.
Les diagnostiqueurs doivent pouvoir faire entendre leurs voix et contribuer aux décisions des pouvoirs publics. Toute la question est de déterminer comment atteindre enfin cet objectif.
 
 
 

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