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Hercule ; comment veux-tu que le prix de l’électricité recule ?

Hercule est le nom donné au projet de scission d’EDF actuellement dans les tuyaux de l’Élysée et du Gouvernement. Cette scission d’EDF serait une façon de privatiser en partie ses activités afin de faire rentrer des liquidités à l’image de la récente privatisation de FDJ. Sauf que, si pour FDJ on peut se moquer raisonnablement d’une éventuelle hausse de tarif des jeux, pour l’électricité, un prix du kWh en hausse c’est bien plus grave. L’électricité en tant que service public depuis 1945 risque de finir comme tel et d’immerger un peu plus l’abonné dans les règles du marché privé où des actionnaires recherchent le maximum de bénéfices. Avant que l’électricité de France soit aux mains des financiers, mieux vaut se préparer à réduire drastiquement ses consommations afin de ne pas se faire tous rattraper par la précarité énergétique.

 

La vente au privé d’une partie d’EDF

Alors bien sûr, puisque l’électricité est un besoin stratégique, il n’est nulle question d’en brader la production. Le projet Hercule semble prévoir de scinder EDF en deux parties ; la production des centrales nucléaires et de l’hydroélectrique ainsi que le transport de ces productions resteraient dans le giron de l’État mais la distribution serait en grande partie privatisée. On peut raisonnablement se demander si la création d’Enedis n’était pas une anticipation d’une telle mesure en séparant les activités de la distribution du courant aux abonnés de celles liées à la production.

Dans le projet Hercule, l’entité EDF serait dépeinte en deux couleurs : ‘EDF bleu’ qui conserverait la production et le transport d’électricité resterait détenue à 100 % par l’État ; alors qu’ ‘EDF vert’ qui assure la distribution (comme actuellement Enedis) serait vendue à des investisseurs privés. Non seulement cette vente d’une partie des activités d’EDF permettrait à l’État de percevoir un joli pactole, mais surtout cela permettrait d’obtenir de Bruxelles le feu vert tant réclamé d’augmentation du tarif et du volume de l’électricité d’origine nucléaire produite par EDF.

Au résultat, EDF Bleu pourrait enfin vendre davantage et plus cher l’électricité principalement produite par les 58 réacteurs nucléaires français. Mais vendre un peu plus cher à des opérateurs privés (73 à l’heure actuelle) qui sont avides de marge, c’est accepter de fait que les abonnés achèteront leur électricité beaucoup plus cher (prix d’achat + marge + TVA + contribution + …).

 

A savoir : L’État prend déjà bien soin des opérateurs privés de distribution d’électricité au mépris des soucis financiers des abonnés. Rappelons que la hausse de 6 % du tarif réglementé de vente de l’électricité d’EDF à la fin de l’hiver dernier n’avait pour but que d’intégrer le surcoût de ses concurrents afin de leur permettre de continuer à faire des marges substantielles.

 

Une hausse du tarif de l’électricité d’au moins 9 %

De par l’Union Européenne, EDF est tenue de vendre de l’électricité à ses concurrents. En France, la Loi Norme a fixé le volume maximum et le prix d’achat de l’électricité que chaque concurrent d’EDF (Engie, Planète Oui, Eni, Total Spring…) peut lui acheter. Jusqu’en 2025, selon cette Loi Norme, chaque fournisseur privé peut acquérir 100 TWh (Térawattheure) par an pour un prix fixé à 42€ le TWH.

Mais postérieure à la Loi Norme, la Loi Énergie et Climat comprend une disposition permettant d’augmenter à 150 TWH le plafond actuel d’achat d’électricité par les opérateurs et de faire passer le prix du TWH de 42€ à 45 € soit 9 % plus cher.

Si, ou plutôt lorsque (peut-on encore employer le conditionnel ?) le projet Hercule et ces dispositions auront été validées, les actuels opérateurs privés vont payer 9 % plus cher l’électricité qu’ils achètent et vont bien entendu répercuter cette hausse sur les abonnés. 9 % au moins d’augmentation puisqu’il va falloir y ajouter l’augmentation prévisible de leur marge et de surcroît la marge des nouveaux distributeurs privés de la toute nouvelle ‘EDF vert’. On remarquera alors que la couleur est fort appropriée puisque totalement raccord avec celle des abonnés recevant leurs futures factures…

 

Nota : Un TWH égale 1012 Wattheures soit 1 milliard de KWH. Ce qui fait un prix d’achat du KWH à (42 : 1 000 000 000 = 0,0000000042 €). On n’ose imaginer le montant des frais et surtout des marges pour le vendre ensuite à l’abonné 0,15€ en moyenne soit plusieurs millions de fois plus cher ; une marge et des frais en effet ‘Herculéens’…

 

L’urgence de réduction des consommations d’électricité

Alors bien sûr, on sait que le tarif des énergies est le véritable levier de la transition énergétique. Il aura fallu que les énergies fossiles deviennent vraiment chères pour que les automobilistes et les propriétaires d’immobilier passent aux énergies renouvelables.

Mais, est-il bien décent d’augmenter encore et autant le tarif de l’électricité alors que l’on stimule le marché de la voiture électrique ? N’est-ce pas pour profiter au maximum de ce nouveau besoin d’électricité que les tarifs vont autant augmenter ? Ne faut-il pas voir dans l’abaissement du coefficient d’énergie primaire de l’électricité et en corollaire le retour assumé des convecteurs ‘grille-pain’ une volonté clairement assumée de faire consommer davantage d’électricité de plus en plus chère à davantage de monde ?

Il est vrai que nos centrales nucléaires vieillissent et sont chères à entretenir et démanteler. Il est certain que l’électricité nucléaire est boudée et qu’EDF se sort de ses participations outre-Atlantique et en Europe. Alors puisque notre production d’électricité est stratégique, ce sont les abonnés qui vont financer l’intégralité de ces changements comme pour Linky.

 

A savoir : Selon L’Usine Nouvelle, des projets de centrales nucléaires aux États-Unis ont été gelés faute de rentabilité de l’électricité d’origine nucléaire. C’est pourquoi EDF vend depuis 2012 ses participations dans le nucléaire américain mais conserve toujours de (coûteux ?) actifs dans des réacteurs au Royaume-Uni, en Belgique et en Chine. Et pendant ce temps-là, les chantiers d’EPR ne cessent de prendre du retard et de dépasser les budgets…

 

Il est donc de plus en plus urgent de réduire au maximum ses consommations électriques en réalisant les travaux priorisés dans le DPE et en faisant appel le plus possible aux énergies renouvelables dont le solaire photovoltaïque. C’est d’ailleurs ce dernier qui devrait profiter d’un réel effet d’aubaine surtout s’il est capable de recharger les voitures électriques que l’on nous incite tant à acquérir via des primes et des aides à la conversion.

 

 


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