Les marnières, mines, grottes et autres cavités souterraines sont des risques majeurs pour l’immobilier. Il n’est pas rare d’entendre parler de ces propriétaires tenus de quitter leur maison devenue dangereuse en raison des mouvements du sol (retrait et gonflement des argiles, effondrement, affaissement de cavités souterraines, marnières…).
Pour ces malheureux propriétaires, parfois encore endettés pour l’achat d’un bien devenu inhabitable, la revente est impossible, et les indemnisations rares ou inexistantes tout du moins jusqu’à l’effondrement total de la construction.
Déjà le risque minier avait fait évoluer l’ERNT (État des Risques Naturels et Technologiques) en ERNMT (le M de Minier y étant inséré) puis celui-ci est devenu ESRIS (État des Servitudes Risques et d’Information sur les Sols).
Mais comment le risque de mouvement des sols est-il pris en compte dans l’ESRIS ?
En fait la construction immobilière peut être menacée par deux grands types de mouvement du sol autres que le risque sismique (pris en compte dans une rubrique dédiée) :
On recense à ce jour 183 communes réparties en 17 départements soumises à au moins un PPR minier (43 en Meurthe-et-Moselle, 32 dans le Calvados, 26 en Moselle,etc…).
Sur l’ESRIS, cette mention éventuelle est alors notifiée dans le noircissement de la case à cocher de la rubrique ‘Situation de l’immeuble au regard d’un plan de prévention des risques miniers (PPRM)’.
Mais ce n’est pas tout puisque ce PPRM ne comporte que les risques liés aux mines (extraction de matériaux à usage industriel) mais non ceux relatifs aux carrières qui seront eux présents alors dans la rubrique précédente de l’ESRIS ‘Situation de l’immeuble au regard d’un plan de prévention des risques naturels (PPRN) en tant que ‘mouvement de terrain’, ‘sécheresse géotechnique’ voire ‘autre’.
Il est alors judicieux, prudent même voire indispensable de consulter les détails du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) inclus dans le PLU ou la carte communale.
Nota : Un complément d’information peut être obtenu aisément en effectuant une demande de certificat « carrière » ou de « Certificat d’urbanisme informatif » auprès de la commune dans laquelle sera construit ou acquis le bien immobilier envisagé.
Bien évidemment, la plupart des vendeurs ne se posent pas trop de questions quant à l’intégrité d’un ESRIS alors que les renseignements qu’il contient seront les soucis éventuels des acquéreurs et locataires.
Et pourtant, il faut toujours conserver à l’esprit qu’une vente ou une location d’un bien immobilier (et davantage encore d’un logement) peuvent être grevées en raison d’un ESRIS inexact ou incomplet.
Pour mémoire, l’acquéreur ou le locataire peut notamment engager la responsabilité du vendeur ou du bailleur pour vice-cachés et demander par voie de justicel’annulation du bail ou du contrat de vente ou une diminution du montant du loyer ou du prix de vente jusqu’à un an après son entrée dans les lieux.
Ainsi, même si la rédaction d’un ESRIS est accessible à tous via le portail national GeoRisques, il semble toujours prudent de confier l’édition d’un ESRIS à un professionnel. Les professionnels du diagnostic immobilier engagent leur responsabilité civile professionnelle ainsi que certaines entreprises spécialisées à condition que celles-ci attestent de cette garantie RCPro afin de supporter le cas échéant les conséquences d’une annulation ou d’une réduction du prix de vente ou du loyer.
Tout acquéreur d’un bien immobilier situé dans une zone touchée par un PPRm (minier) ou PPRn (naturel) comportant les rubriques ‘mouvement de terrain’, ‘sécheresse géotechnique’ voire ‘autre’ cochées sur l’ESRIS aurait tout intérêt à demander un ESRIS contradictoire avant de conclure l’achat.
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