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Le manque de fiabilité en question est-ce le DPE et/ou les diagnostiqueurs immobiliers ?

DPEC’est quasiment un marronnier de remettre sur la scène un manque de fiabilité du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique). Reprenant les résultats d’enquêtes et de tests réalisés par l’UFC Que Choisir, bon nombre de publications dénoncent des écarts pas toujours notables entre des DPE successifs dans un même logement.

Est-ce un problème de seuil de consommation en kWh ep/m²/an qui peut faire passer facilement d’une classe énergie à une autre comme les tranches pour l’impôt sur les revenus ? Est-ce la méthode de calcul des logiciels officiels du calcul de performance énergétique ? Ou alors les diagnostiqueurs immobiliers eux-mêmes dont certains ne seraient pas (encore) assez aguerris ? Une analyse des raisons possibles à ce manque de fiabilité des DPE alors que la classe énergie est d’un impact notable sur le prix et la facilité de vente ou de location d’un bien immobilier destiné au logement.

La grogne des associations et fédérations de consommateurs

En 2012, soit un an après les réformes sensées fiabiliser le DPE, l’UFC-Que Choisir s’indignait une fois de plus du manque de fiabilité des DPE dans son article intitulé ‘Fiabilité des DPE. De piètres évaluations...Ça suffit’.

Bien que la notion même d‘évaluation ne puisse approcher la fiabilité d’une mesure, nous avions nous-aussi à l’époque appelé l’attention de nos lecteurs (dont de nombreux professionnels du diagnostic et de l’immobilier) sur les errements constatés entre des DPE classant un même bien comme économe en classe B (51 à 90 kWh/m²/an) puis comme énergivore en classe E (231 à 330 kWh/m²/an). Soit une consommation en énergie allant du simple au double voire au triple entraînant des estimations de factures d’énergie allant jusqu’à 300 % d’écart (de 1 366 €/an à 4 154 €/an).

A l’époque, dans le même article, la fédération reconnaissait que les réformes de 20111 pour l’amélioration de la fiabilité des DPE ne pourraient être pleinement appliquées qu’en 2013 mais donnait rendez-vous aux diagnostiqueurs immobiliers et consommateurs pour de nouvelles enquêtes.

Davantage de fiabilité des calculs de DPE

Récemment encore, l’UFC publiait les résultats d’une nouvelle enquête sur la fiabilité du DPE réalisée donc 5 ans après la précédente jugée catastrophique. Au résultat, un seul écart d’une seule classe énergie que la fédération juge peu supportable (un bien classé par 4 diagnostiqueurs en classe énergie E et en classe D par un cinquième) mais surtout des écarts de consommation conventionnelle (de 167 à 329 kWh/m²/an) et de classe énergétique (de E à G).

Bien évidemment, une estimation n’est pas une mesure mais un calcul savant effectué par un des logiciels validés par l’Ademe que tout diagnostiqueur immobilier doit obligatoirement employer pour réaliser un DPE.

Toutefois, tout logiciel ne calcule que selon les données qu’on y entre et qu’effectuer la mesure précise sans démontage d’une épaisseur de vitrage, de double vitrage, d’isolant ou de maçonnerie est une gageure; et que l’erreur est alors partout aussi bien dans les déclarations des propriétaires que dans la lecture par le diagnostiqueur d’outils d’estimation et non de mesure…

Mais un manque de professionnalisme de certains diagnostiqueurs

L’erreur est humaine certes mais ce que la fédération, les associations et ceux qui y font écho ont bien raison de souligner, c’est le manque de professionnalisme de certains diagnostiqueurs immobiliers. Ce n’est pas en 20 minutes que l’on peut faire le DPE d’une maison ancienne de 100 m², ni en s’asseyant derrière son ordinateur sans rien visiter. Cela explique comment certains diagnostiqueurs négligent de constater la présence de convecteurs électriques comme moyen de chauffage ou confondent le fioul et le gaz naturel comme source d’énergie principale !

La palme revient quand même à un diagnostiqueur immobilier ayant réussi à transformer une maison individuelle de 100 m² habitables en un seul appartement de 200 m².

Toutefois, il faut noter que malgré les errements, le manque flagrant de professionnalisme et la durée de la réalisation du DPE (de 20 minutes à 2 heures) les évaluations du montant annuel des factures en énergie restent groupées dans une fourchette acceptable. Entre 1 998 € par an pour l’estimation la plus basse et 2 406 € pour l’estimation la plus haute, l’écart de 408 € annuels se compense par quelques degrés de plus ou de moins sur la température à laquelle on chauffe les pièces, sur la façon dont on entretient sa chaudière et sur le prix du fioul domestique à l’époque où l’on fait le plein de sa cuve.

Pour mémoire, un degré de moins en chauffage c’est environ 7 % d’économie sur la facture, une chaudière bien réglée environ 10 % et jusqu’à 100 € d’économies sur un plein de 1 000 litres. Ces conseils d’économies budgétaires en plus des préconisations pour économiser l’énergie sont d’ailleurs généralement prodigués par tous les diagnostiqueurs immobiliers ayant effectué le DPE alors qu’en 2012, 2 diagnostiqueurs sur 5 n’avaient suggéré aucune recommandation.

ODI en progrès mais peuvent mieux faire ont bon gré de signifier les observateurs.
Mais ceux-ci oublient bien souvent que si l’étiquette énergie du DPE a un effet important sur le prix et la facilité de vente d’un bien immobilier, les diagnostics sécuritaires ont quant à eux, un rôle bien plus important. Pour rappel, ces diagnostics s’attachent à la sécurité et la santé des occupants (amiante, plomb, termites…) voire des occupants et du voisinage (électricité et gaz pour les incendies et les explosions, mérule pour la contamination des biens mitoyens….).

Dans une société humaine et responsable l’argument du prix de vente devrait être placé après ceux de la santé et de la sécurité des personnes puis des biens. Voir à ce sujet notre article du DPE qui cache la forêt où il n’est pas question de chauffage au bois mais bel et bien de cette frénésie de certains à dénoncer des erreurs de ce qui est (rappel) une estimation et non une mesure.

Pour illustrer cet article voici un petit agenda (incomplet) des principales références qui houspillent le DPE et au travers de ce diagnostic, la profession de diagnostiqueur immobilier :

  • 2008 : « Sur 15 contre-expertises réalisées par Afnor Certification en matière de DPE, UFC-Que choisir a constaté 8 erreurs de classement » ;
  • 2010 : « Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) 2011: Arnaque ? » titre Dessine-moi une maison
  • 2011 : « DPE toujours aussi peu performants » relance l’UFC Que Choisir
  • 2014 : « Le diagnostic performance énergétique : un outil… Pas très efficace ! » Par Goodbye kWh.com, Les Echos et d’autres…
  • 2015 : « diagnostic de performance énergétique erroné » en accroche d’un article de La Nouvelle République
  • 2016 : « Manque de fiabilité sur les calculs du DPE » sur immobilier-danger.com
  •  ….

Tant d’articles écrits, tant de temps passé à les écrire, on peut alors dire sans se tromper que sans nul doute, le DPE n’a pas permis d’économiser l’énergie ni des rédacteurs, ni celle des serveurs informatiques qui hébergent ces articles ni l’encre virtuelle ou électronique qui a servi à leur publication. A cet égard en effet, le DPE n’est pas efficace en économies d’énergie(s).
 


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