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L’extension des PPI du nucléaire à prendre en compte dans l’ERP ?

Bien que la décision soit ancienne (2016), son application commence à se manifester plus ostensiblement maintenant. En effet, c’est bientôt que seront distribués plus de 2,2 millions de pastilles d’iode à la population de plus de 1 000 communes. Le risque nucléaire a-t-il changé pour que soit doublé le périmètre des PPI (Plan Particulier d’Intervention) des 19 centrales nucléaires françaises ? Mais même si le risque n’a pas changé, sa prise en compte dans l’ERP devrait évoluer en conséquence. Est-ce le cas ?

 

L’extension à 20 km des PPI

Un temps fixé à un rayon de 10 km autour de chaque centrale nucléaire, c’est en 2016 que la décision a été prise d’étendre à 20 km le PPI des centrales nucléaires. Vis-à-vis des risques en cas d’accident, ils demeurent les mêmes (à moins que les nuages radioactifs qui s’arrêtent aux frontières respectent le rayon des 20 km). Mais, pour les populations, cela change pas mal de choses.

Si, autrefois, les habitants des communes situées à plus de 10 km d’une centrale nucléaire ne se sentaient pas menacés en cas d‘accident, voilà qu’on leur annonce qu’ils sont susceptibles d’être irradiés. La distribution de pastilles d’iode à plus de 2,2 millions d’habitants leur fait bien comprendre que le risque, jadis éloigné, est désormais à leur porte.

Pour mémoire, les pastilles d’iode stable (non radioactif) sont ingérées avant de recevoir des émissions radioactives pour saturer la thyroïde afin qu’elle ne fixe pas (trop) de l’iode radioactif dégagé par l’accident nucléaire.

Outre les habitants sur 33 départements résidant dans un rayon de 20 km autour d’une centrale nucléaire, ce sont tous les ERP (204 000 établissements d’enseignement, d’accueil et d’hébergement, les restaurants et hôtels, les magasins, etc.) qui recevront bientôt des pastilles d’iode qu’il leur faudra conserver en lieu accessible et savoir/pouvoir distribuer le cas échéant …

Nota : On a trouvé chez nos voisins belges, un règlement imposant au gestionnaire de tout ERP de former du personnel à la distribution d’iode et d’afficher le stock et son lieu de conservation. Pas de trace d’une telle réglementation en France (si vous avez le renseignement, on est preneurs). Espérons alors que le night-auditor saisonnier d’un hôtel saura distribuer de l’iode à ses clients à 2 heures du matin un dimanche…

 

L’ERP modifié ?

Ce n’est pas encore le cas pour le portail officiel 

GéoRisques sur lequel est toujours écrit « il peut être demandé à la population résidant dans une zone de cinq kilomètres autour de l'installation accidentée (cas d'une centrale électronucléaire), d'absorber des pastilles d'iode ».

Rappelons que le rayon du PPI (et donc de la distribution d’iode) a été étendu en 2007 à 10 km et en 2016 à 20 km. Donc, par rapport au risque nucléaire, il est présomptueux de croire qu’un ERP (État des Risques et Pollutions) effectué sur GéoRisques inclura le risque nucléaire pour une commune située à moins de 20 km d’une centrale.

Mais, que pensera un acquéreur ou un locataire ayant acheté ou loué un logement qu’il croyait ‘hors de portée’ du risque nucléaire au vu de l’ERP quand il lui sera demandé d’aller quérir ses pastilles d’iode ? Quelle sera alors la portée de son recours contre le vendeur ? Contre le bailleur ? Et ce dernier contre le diagnostiqueur immobilier ? Un vide …

Il semble donc que l’évolution de la réglementation portant à 20 km le rayon des PPI des centrales ne soit pas validée sur GéoRisques. Il est vrai que cette évolution date de 2016 et que la distribution complémentaire d’iode n’aura lieu qu’en septembre 2019.

 


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