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Se démarquer des escrocs et arnaqueurs en rénovation énergétique

Les mises en garde et les alertes se poursuivent dans le secteur de la rénovation énergétique et des économies d’énergie. On a connu il y a quelques années bon nombre de pratiques douteuses pour vendre des PAC air-air, puis du photovoltaïque et maintenant c’est la rénovation énergétique qui est leur sésame. Il y a tant d’escroquerie que la DGCCRF a lancé une alerte ce 27 janvier 2017 qui vient s’ajouter aux dernières mises en garde sur des entreprises RGE et de l’ANAH sur la fausse recommandation. Démarchage abusif, non respect du droit de rétractation, les pratiques dont il faut se méfier et ce qu’il faut communiquer sur son site et à sa clientèle. Un commercial d’entreprise douteuse témoigne.

 

L’eldorado des aides de l’État

Bien sûr les pratiques commerciales douteuses existent depuis belle lurette, mais avec les avancées dans le cadre de la protection des consommateurs, on pouvait espérer leur disparition. Las, au lieu de disparaître, ces tentatives d’escroquerie semblent s’étendre en profitant des techniques de communication. Le terrain de jeu est clairement défini : Tout secteur où des aides, crédit d’impôt, primes peuvent sembler diminuer la facture finale du particulier.

C’est d’abord dans la pompe à chaleur (PAC) que de nombreuses entreprises ont fait leur beurre en vendant des ‘pompes-à-chaleur air-air’ que le quidam appelle encore aujourd’hui ‘climatiseur’. En cause, l’aide de l’État pour les appareils de chauffage et/ou de rafraîchissement ayant un COP (Coefficient Of Performance) suffisamment élevé. Au final, en faisant miroiter les aides (réelles il y a quelques années), certaines entreprises ont rebaptisé ‘PAC air/air’ les climatiseurs qu’elles ont vendu au prix d’une clim classique mais majorée du montant du crédit d’impôt. Un ‘conseiller en énergies renouvelables’ témoigne.

 

Le témoignage

C’est un ancien commercial d’une telle entreprise qui raconte à la rédaction d’Arobiz :

« C’était en 2006-2007, j’exerçais la fonction de ‘commercial en énergies renouvelables’ pour un franchisé d’un apparemment chauffagiste qui s’était improvisé alors ‘spécialiste en solutions d’énergies renouvelables’. Nous avions un ordinateur de fonction avec un logiciel présenté comme effectuant un diagnostic de performance énergétique dans lequel on entrait les paramètres de la maison ou de l’appartement. Sans souci, le logiciel maison nous sortait une ou plusieurs solutions allant du ballon solaire à la géothermie en passant par les PAC air/air et les ballons thermodynamiques et bien évidemment du photovoltaïque car c’était dans le sud du sud ! A chaque solution était immédiatement présenté le montant des aides de l’État, les économies mensuelles réalisées sur un an (aides déduites) et le plan de financement assorti d’un index des économies d’énergie réalisées à chaque mensualité voire du bénéfice réalisé. J’y croyais, j’en ai vendu comme j’ai vendu en toute bonne foi du photovoltaïque. Je participais à la préservation de l’environnement, j’apportais du confort et des économies aux clients, j’étais content.

Des doutes, j’en avais dès le départ : la prospection téléphonique agressive de mes collègues, l’ obligation explicite de faire signer en ‘one-shot’ (à la première entrevue) des commandes de 4 000 € à 48 000 € , les formations aux ‘techniques de vente’ ; mais comme mon objectif hebdomadaire était toujours rempli, je ne les appliquais pas. Le plus grand doute est survenu un jour sur notre stand lorsque des chauffagistes sont passés par là. Ils ont regardé les performances des ‘pompes à chaleur air/air’ que nous présentions et vendions à prix d’or et m’ont annoncé que je vendais les mêmes ‘clims’ qu’eux, des mêmes marques et aux mêmes performances sauf que les miennes étaient vendues plus de 2 fois le prix. En fait nos clients se voyaient facturer le prix d’une clim plus le montant du crédit d’impôt. Le montant du crédit d’impôt était notre bonus et faisait donc partie de nos bénéfices. Si les clients avaient juste acheté de la clim sans crédit d’impôt, ils n’auraient payé que le prix d’une clim soit 2 fois moins environ que celui de nos ‘pompes à chaleur’.

J’ai démissionné peu de temps après. Le franchiseur qui devait installer les panneaux photovoltaïques que j’ai vendu ne les a pas posés et le franchisé a mis la clé sous la porte quelques mois plus tard. Un liquidateur du franchiseur a été nommé en 2011, et en regardant aujourd’hui les données financières de ce qu’il reste de cette entreprise, je constate que son CA baisse de plus de 25 % par an. ».

 

Prudence et méfiance ne doivent pas disparaître

Il semble bien que peu de choses aient changé depuis malheureusement, sauf que les PAC air/air ne sont plus éligibles au CITE et sont redevenues de simples clims. Mais au niveau des pratiques commerciales c’est toujours la jungle. Pour mémoire :

Tout professionnel aimant son activité et respectant sa clientèle doit pouvoir se démarquer des individus peu scrupuleux ou carrément des bandits du secteur de la rénovation énergétique et de tout ce qui ouvre droit à prime ou incitation fiscale.

 

La communication claire et complète pour éviter l’amalgame

Il est important que le démarchage téléphonique des ‘bonnes’ entreprises ne soit ni ambigu ni agressif. Pour ceux qui hésitent pour ces raisons à embaucher des commerciaux parfois trop avides et aux dents un peu trop pointues, il existe des plate-formes d’appel qui respectent l’éthique de chaque profession ainsi que les listes de filtrage d’appel de BlocTel qu’il est impérieux de respecter (ce que font rarement les call-center off-shore c’est à dire les centraux d’appels de l’autre côté d’une mer ou deux…).

Tout entrepreneur consciencieux devrait avoir un site internet avec des liens vers les référentiels actualisés des aides et primes lorsque les travaux et matériels qu’il pose ouvrent ces droits.

De même, une page des certifications, labels et mentions obtenus (avec un lien vers l’organisme l’ayant délivré est un plus). C’est une référence qui peut être accompagnée des images des chantiers les plus récents (avec mise à jour!).

Bien évidemment, créer un tel site et le faire vivre (important) au fur et à mesure des mentions, certifications et références est une charge, mais non seulement elle peut être déléguée à un professionnel (de confiance SVP) mais elle va rassurer la clientèle, ouvrir plus facilement vers des réalisations et réduire le temps de prospection. Il n’y a pas besoin de rejoindre un réseau de franchise pour cela, on peut rester indépendant et avoir une communication de qualité.


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