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Vers un bouquet de diagnostics volontaires

On sait que le crédit d’impôt est prolongé en 2019 afin d’inciter les occupants de logements à faire exécuter un DPE volontaire (Diagnostic de Performance Energétique), mais ce crédit d’impôt est celui afférant à la transition énergétique (CITE) et non relatif au confort, à la santé et à la sécurité des occupants. Pourtant, les risques sur la santé des occupants sont une charge pour la société qui coûte assurément bien plus cher (en dépenses économiques et environnementales) que la seule manière de chauffer et de rafraîchir son logement. On l’a vu pour le DAPP (Diagnostic Amiante des Parties Privatives), il est possible d’obliger les occupants (ni bailleurs ni vendeurs) à faire diagnostiquer la présence d’amiante dans leur logement. Mais l’amiante n’est pas la seule menace qui pèse sur la santé de tous les occupants, voisinage et visiteurs tout au long de l’année ; à l’approche de l’hiver, le risque électrique devient prégnant et incite à demander que soit créée une aide aux diagnostics immobiliers de sécurité.

L’amiante dans les logements, un danger parmi d’autres

C’est parce que l’amiante tue que le DAPP (Diagnostic Amiante des Parties Privatives) a été rendu obligatoire aux propriétaires occupants de logements sis dans des immeubles anciens. Mais si l’amiante est un danger mortel pour les occupants d’un logement amianté, il est loin d’être le seul. Alors pourquoi forcer à se protéger de l’amiante les propriétaires occupants en les obligeant à faire réaliser un DAPP alors que d’autres dangers tout aussi voire plus graves encore les guettent eux, mais également leur voisinage et les chargés d’intervention et de secours ?

Si le gaz et l’électricité tuent toujours des occupants de logements en 2019, ils ne se limitent souvent pas aux seuls occupants des logements aux installations défectueuses car les incendies et explosions qu’ils provoquent étendent leurs ravages à tout l’immeuble voire au(x) bloc (s)d’immeubles avoisinant. Avec l’arrivée de l’hiver on s’attend cette année encore à voir croître (comme chaque année) le nombre d’intoxications et d’explosions liées au gaz ainsi que d’incendies liés à l’électricité. Et même si le GRESEL rappelle qu’une vérification du bon état de l’installation électrique permettrait d’éviter de nombreux départs de feu ou électrocutions, combien de propriétaires occupants vont faire effectuer un diagnostic électricité volontaire (sans intention de vendre ou de louer) ? Peu très peu s’il en existe et autant pour un diagnostic gaz volontaire…. Pourtant ces diagnostics pourraient sauver des vies, éviter des drames et économiser plus de dépenses encore que le DPE.

Le plomb, ce poison sournois qui abrutit

Oui, la présence d’amiante tue tout comme l’électricité et le gaz en cas d’installations défectueuses ou défaillantes. En effet des diagnostics immobiliers obligatoires avant-vente et location viennent limiter ces risques aux futurs occupants tout comme le CREP (Constat de Risque d’Exposition au Plomb) vient limiter les sources d’exposition au plomb dans les peintures anciennes. Car le plomb est un réel danger peut-être moins mortel sous nos latitudes que l’amiante, le gaz et l’électricité mais un danger amenant au saturnisme, aux malformations, à la débilité mentale… Pour cette raison, des diagnostics plomb sont obligatoires ainsi que parfois des analyses de plomb dans l’eau dans certains cas, mais toujours imposés aux vendeurs, bailleurs et ERP, jamais aux propriétaires occupants qui en sont pourtant eux aussi victimes ; eux-mêmes ainsi que leurs enfants et petits-enfants.

Vers un bouquet de diagnostics immobiliers volontaires ?

Et pourquoi pas ? Bien souvent les propriétaires occupants ne pensent pas à faire réaliser les diagnostics immobiliers qu’ils savent obligatoires en cas de vente ou de location. Et puis, même s’ils y pensaient afin de protéger leur vie, leur santé et celles de leurs visiteurs et voisins, combien oseraient investir ou juste se renseigner sur le montant d’un bouquet de diagnostics ‘sécuritaires’ ?

Du côté des diagnostiqueurs immobiliers il serait intéressant d’obtenir un retour d’expérience sur le nombre de diagnostics immobiliers (hors DPE) volontaires qui leur a été réclamé ou juste demandé de chiffrer. La raison de ce désert apparent ? Le prix ! Même quand il s’agit de la sécurité et de la santé des siens, l’argent reste le levier de décision. On l’a vu avec le contrôle technique automobile qui sauve des vies ; sans les obligations de réparations qu’il stipule, combien de personnes dépenseraient le montant de toutes les réparations sécuritaires de son véhicule ?

Il en est de même pour les logements. Sans une incitation forte y compris financière à faire effectuer des diagnostics immobiliers ‘sanitaires’ (plomb, amiante, radon) et ‘sécuritaires’ (gaz et électricité), le grand public risque de continuer à mourir plus ou moins rapidement mais toujours à souffrir encore des pathologies du logement qu’il occupe. Alors oui, le crédit d’impôt (CITE) dont bénéficie le DPE volontaire a permis d’économiser de l’énergie, mais il reste que des aides à un bouquet de diagnostics volontaires permettraient d’économiser des vies et d’écarter des troubles de santé et des maladies.

 


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