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Le risque radium dans l'ERP

Nous l’avons vu, c’est l’application récente par la France de la directive européenne Euratom, notamment au sujet de la prise en compte du risque radon, qui a fait évoluer l’ESRIS en ERP. Mais comme Euratom encadre le risque et les valeurs limites d’exposition à la radioactivité, ses conséquences ne se limitent pas aux seules émissions radioactives naturelles mais touchent également la pollution radioactive d’origine industrielle.

Plusieurs industries responsables de pollutions radioactives sont à l’origine de la contamination d’une quarantaine de grands sites, mais aussi de nombreux petits établissement qui ont, à moins grande échelle toutefois, employé du radium contaminant durablement murs, sols, gravats et terres. La prise en compte de ces pollutions radioactives et des nouveaux seuils limites d’exposition impliquent une modification de la réglementation en vigueur qui pourrait faire inclure dans l’ERP (État des Risques et Pollutions) un diagnostic radium parfois obligatoire mais souvent prudent.

Une quarantaine de grands sites contaminés par la radioactivité en zone urbaine

Il est relativement alarmant d’apprendre que c’est principalement en zones urbaines que se sont déroulées des activités industrielles employant des matières radioactives. Nul besoin d’aller forcément enquêter auprès des établissements liés à des activités nucléaires civile sou militaires puisque c’est principalement le radium qui est l’élément contaminant et que ce radium a été largement employé au début du 20eme siècle.

Peintures radio-luminescentes (cadrans de montres et de réveils, balisage…), pierres à briquet, zircons, verrerie, fonderie, céramique,engrais et même crèmes de beauté (!)….de nombreuses activités allant du modeste atelier ou laboratoire jusqu’à l’usine de production sont susceptibles d’avoir employé du radium qui est un minerai radioactif.

De là, une radioactivité résiduelle qui peut parfois être encore mesurée de nos jours avec un seuil d’exposition supérieur au 1 mSv (millisievert) imposé par la circulaire Euratom.

La nécessité de réviser la réglementation actuelle

Selon l’IRSN, il faut dorénavant réviser la circulaire de novembre 2008, relative à la prise en charge de certains déchets radioactifs et de sites de pollution radioactive car la transposition de la directive 2013/59/Euratom demande « la mise en place de niveaux de référence dans des situations de sites et sols pollués permettant d’établir des actions afin de mieux protéger les populations. Au-dessus de ces niveaux, des actions devront être entreprises, obligatoires et prioritaires. Aujourd’hui, ces niveaux ne sont pas clairement définis. Il est souvent fait référence à la limite d’exposition à ne pas dépasser pour le public fixée à 1 millisievert (mSv) et utilisée dans le cadre des activités nucléaires. Or, les sites pollués ne sont pas des activités nucléaires. » Et certains sites accueillent depuis des années des habitations individuelles ou collectives !

Bon à savoir : Alors que la directive Euratom fixe la valeur limite d’exposition annuelle à 1 mSv, on apprend que la dose moyenne que reçoit chaque Français est de l’ordre de 2,4 mSv /an, dont : 1,4 mSv par l’exposition au radon, 0,5 mSv par rayonnement tellurique, 0,3 mSv par rayonnement cosmique et 0,2 mSv via l’eau et les aliments. Source : L’exposition des personnes au radium et à ses descendants sur des sites pollués

Le diagnostic radium

Lorsqu’il existe une piste indiquant qu’un site a pu être contaminé, depuis 2010, l’IRSN a mission de diagnostiquer systématiquement les sites où une activité mettant en œuvre du radium a été identifiée. Le diagnostic radium doit permettre de déceler une éventuelle présence de la substance ou, au contraire, démontrer définitivement l’absence de pollution radioactive résiduelle.

Pour les sites actuellement à usage d’habitation collective, le diagnostic se fait dans les parties privatives, avec l’accord des propriétaires ou des locataires, ainsi que dans les parties communes extérieures et intérieures des immeubles, avec l’accord du syndic de la copropriété.

Pour les sites actuellement à usage professionnel, la prospection est menée dans l’ensemble des parties extérieures et intérieures après accord du chef d’établissement du site concerné. Source IRSN.

Maintenant, rien ne prouve qu’un garage, un local commercial ou même une habitation n’a pas subi de contamination au radium ou à tout autre élément radioactif voire n’a pas été construit sur un site jadis contaminé dont on aurait perdu l’historique. Si seuls des organismes habilités comme compétents en radioprotection sont à même de conduire un diagnostic radium, rien n’empêche tout acquéreur ou futur locataire d’un bien immobilier à faire mesurer l’éventuelle radioactivité d’un terrain ou d’une construction par un diagnostiqueur immobilier équipé du matériel approprié (compteur Geiger, détecteur de radioactivité, dosimètre radon).

 


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