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Canalisations d’eau potable, après le plomb et l’amiante voilà l’intoxication au PVC

La résurgence du ‘lièvre’ d’une éventuelle toxicité de l’eau distribuée via des canalisations en PVC ne vient pas d’un lanceur d’alerte lambda mais d’une agence régionale de santé (ARS). Ce risque de toxicité viendrait du CVM (chlorure de vinyle monomère) qui est une substance cancérigène émise par les canalisations en PVC posées avant 1980.

Aurions-nous, enfin nos dirigeants et autres responsables, remplacés le risque du plomb puis celui de l’amiante dans l’eau potable par celui du CVM sans études préalables ? Pourquoi recherche-t-on le CVM lors des analyses obligatoires ? À quand un diagnostic PVC dans les conduites d’eau ?

La présence de plomb et d’amiante dans l’eau potable

L’eau potable constitue une source possible d’intoxication d’abord au plomb susceptible de contribuer à une imprégnation de l’organisme pouvant conduire au saturnisme, puis ensuite aux fibres d’amiante susceptibles de déclencher des cancers.

Les canalisations en plomb ont été régulièrement employées aussi bien hors que dans les immeubles jusqu’en 1994, une fois la toxicité du plomb officiellement reconnue (elle était pourtant déjà connue depuis bien longtemps). Dans le même temps, bon nombre de canalisations en fibrociment amianté ont été posées jusqu’à l’interdiction de l’amiante en 1997.

À savoir: C’est en 1995 que la loi a interdit l’emploi du plomb dans la fabrication des canalisations d’eau potable. Depuis 2013, en application de la réglementation européenne (directive européenne 98/83/CE du 3 novembre 1998) la législation ne tolère plus que 10 mg/litre de teneur en plomb dans l'eau de consommation. Source SolidaritésSanté

Lorsque les toxicités de l’amiante et du plomb ont été à leur tour officiellement reconnues, il a été décidé de remplacer ces canalisations par de nouvelles en PVC (polychlorure de vinyle). Mais cette matière présente également un risque de toxicité.

À savoir: Il y aurait en France encore entre 32 000 et 35 000 kilomètres de tuyaux en amiante-ciment, servant à l’adduction d’eau. Leur pose a été généralisée jusqu’au milieu des années 80. Or, la présence d’amiante dans l’eau présente des risques de cancers gastriques et colorectaux proportionnellement à la quantité de fibres ingérées. Des mesures dans l’eau du robinet en Toscane ont révélé des concentrations jusqu’à 700 000 fibres d’amiante par litre. Source Sud Ouest

Le risque CVM dans les canalisations en PVC

Le CVM (chlorure de vinyle monomère) est une substance cancérigène émise par les canalisations en PVC posées avant 1980.

Mais il semble que le choix d’alors du PVC pour remplacer les canalisations en plomb et en amiante ciment aurait été fait sans jamais réaliser de réelle étude d'impact sanitaire. Ainsi, les collectivités locales qui ont dépensé des milliers d'euros pour installer des canalisations en PVC vont quelques années plus tard devoir de nouveau dépenser beaucoup d'argent pour mener des études afin de savoir combien et où sont les canalisations d’adduction d’eau qui devront être à nouveau remplacées. Source Actu.fr

À savoir : Si toutes les canalisations en PVC ne sont pas émettrices de CVM, le seuil de concentration en CVM à ne pas dépasser est de 0,5 µg/litre. Ainsi, il va falloir rechercher les canalisations émettrices de CVM au-delà du seuil réglementaire et les remplacer à leur tour par... soit du PVC sans CVM, soit un autre matériau dont il sera judicieux d’analyser d’abord les risques induits.

L’analyse et les risques du CVM

Selon le site officiel Solidarités-santé « Le chlorure de vinyle monomère est classé depuis 1987 comme étant un agent cancérogène certain pour l’Homme selon le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) ». Le CVM peut être à l’origine de cancers du foie pouvant se manifester selon deux formes : l’angiosarcome hépatique et le carcinome hépatocellulaire (ou hépatocarcinome), forme la plus fréquente de cancer du foie (7 600 cas/an estimés en France).

L’analyse de CVM dans le contrôle sanitaire de l’eau potable a été rendue obligatoire à partir de 2007. Les prélèvements et analyses du CVM dans l’eau sont réalisés, à la demande des Agences régionales de santé (ARS), par des laboratoires agréés par le ministère chargé de la santé et sont financièrement à la charge du syndicat ou de la commune ou de l’exploitant du réseau.

Selon le même site : « Seuls des travaux sur les canalisations concernées permettent de garantir une conformité durable vis-à-vis du CVM » ; or parmi ces travaux, il n’est envisagé que le remplacement pur et simple des canalisations incriminées ou un éventuel tubage (introduire une canalisation de diamètre inférieur dans la canalisation) ce qui n’est envisageable que dans des conditions spécifiques (faible longueur de canalisation, peu de branchements, absence de poteau incendie en aval…).

Il reste donc à savoir combien de milliers de kilomètres de vieilles canalisations en PVC d’avant 1980 sont à remplacer (entre 50 000 km et 340 000 km de conduites concernées, selon les sources de données). La bonne nouvelle est que même si les canalisations récentes (après 1980) se délitent avec le temps, le risque n’est pas semblable à celui de la présence d’amiante dans le fibrociment dont la dangerosité dépend de l’état de conservation. 

En effet, à partir de 1980, la technique de fabrication ayant changé, la concentration en PVC dans les canalisations mises sur le marché après 1980 a diminué considérablement. C’est ainsi qu’une canalisation fabriquée après 1980 renferme moins de 1 mg de CVM par kg de PVC (à cette concentration, il n’est plus possible de détecter du CVM dans l’eau distribuée) alors qu’une canalisation fabriquée entre 1970 et 1980 peut en renfermer jusqu’à 2 000 fois plus.

À savoir : L’utilisation de cartouches filtrantes afin d’éliminer le CVM de l’eau n’est pas conseillée. En effet, des essais en laboratoire ont montré qu’au-delà d’une semaine d’utilisation avec une eau contenant 2 µg/L de CVM, la cartouche ne permet plus d’atteindre la limite de qualité de 0,5 μg/L. Il est à noter qu’une eau ne contenant pas de CVM se charge en CVM en passant au travers d’une cartouche usagée.


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