« Il sentait bon le sable chaud » dit la chanson en parlant d'un légionnaire. Justement, en été le sable est chaud en plus d'être très fréquenté, et la légionellose tire bien son nom d'une épidémie chez des légionnaires...
Obligatoire depuis 2010, le diagnostic légionellose est encore très confidentiel hors ERP et installations classées ; pourtant le risque lié à la prolifération de la légionelle existe bel et bien y compris dans les logements mais encore plus dans les véhicules et installations de loisirs à activité saisonnière.
Un rappel sur la prévention et sur les obligations de diagnostic légionellose.
La maladie du légionnaire
C'est en raison d'une grave épidémie qui a touché des légionnaires américains (29 décès sur 182 participants) que la bactérie tueuse identifiée a été baptisée 'legionella pneumophila'. Cette bactérie qui affectionne les eaux tempérées à chaudes (20°C à 50° C) s'était propagée par le système de climatisation de l'hôtel dans lequel les légionnaires séjournaient. Depuis qu'elle a été identifiée, on a noté que cette bactérie se répandait d'autant plus vite que les moyens modernes de rafraîchissement et de climatisation se multiplient et que les douches à jets, les bains à remous et jacuzzis se démocratisent.
A savoir : Depuis ce premier congrès en 1976 où la bactérie a été identifiée comme la cause de ces décès, on estime aux États-Unis entre 8 000 et 18 000 cas de légionellose chaque année et qu'en France la légionellose touche entre 1 200 et 1 500 personnes par an.
La propagation de la légionellose
La bactérie legionella qui vit dans l'eau vient se fixer dans les poumons dès lors qu'elle a été inhalée. Les lieux propices au risque d'inhalation de légionelles sont donc ceux où des gouttelettes d'eau tiède sont en suspension dans l'air (aérosols d'ECS), c'est à dire les douches, les spas, jacuzzis et toutes utilisations d'eau chaude mais aussi les climatisations et les tours aéroréfrigérantes (TAR) des immeubles et grandes surfaces que l'on soit à proximité ou bien éloigné de celles-ci.
A savoir : En 2003, dans le Pas-de-Calais, des personnes ont été contaminées par la bactérie legionella pneumophila diffusée par les rejets d'une TAR (tout aéroréfrigérante) située pourtant à une dizaine de kilomètres de là. Si les épidémies liées aux TAR sont connues depuis 1998, celle de 2003 a touché 90 personnes et a causé 17 décès. Source : Institut Pasteur
Pour éviter que la bactérie ne naisse et prolifère dans les lieux de production et de stockage d'eau chaude, il faut tout d'abord que l'eau chaude soit produite à 60° C au moins et stockée à 55° C avec une élévation ponctuelle quotidienne à 60° C. Vidanger, détartrer et désinfecter les ballons de stockage, les canalisations et les nez de robinets sont un minimum de précautions à effectuer au moins une fois l'an et après tout arrêt supérieur à une semaine y compris dans nos maisons, logements et installations de loisirs.
Attention : Le risque est donc d'autant plus élevé que l'eau chaude n'est pas élevée à 60°C et que l'installation est régulièrement arrêtée. Il faut alors surveiller de près les installations de production et de stockage d'eau chaude des camping-cars, bateaux, caravanes, chalets et mobile-homes ainsi que les sanitaires des installations saisonnières.Voir à ce sujet la plaquette Légionelle de la DASS (Direction des Affaires Sanitaires et Sociales.
Le diagnostic légionellose
Un diagnostic légionellose est obligatoire depuis 2010 et s'est étendu jusqu'en 2012 à tous les établissements dits 'sensibles' comportant des points d'usage 'à risques' (est considéré 'à risque' tout point d'eau accessible au public et pouvant générer des aérosols d'eau chaude sanitaire). En ces points et établissements, le diagnostic légionellose est une mesure de la présence et de la quantité de bactéries (légionelles).
Sont soumis aux contrôles bactériologique et de température :
Les établissements de santé et établissements sociaux et médico-sociaux d’hébergement pour personnes âgées, depuis 2010 ;
Les autres établissements sociaux et médico-sociaux (crèches, centres médicaux…), les hôtels et résidences de tourisme (y compris les campings) ainsi que les établissements pénitentiaires, depuis 2011 ;
Tous les autres ERP (Établissements Recevant du Public) donc les bâtiments administratifs, les immeubles de bureaux, les centres commerciaux.... depuis 2012.
Les TAR (Tours Aéroréfrigérantes) sont soumises aux contrôles périodiques sur l’initiative de l’exploitant, (à minima bisannuel ) par des organismes agréés selon les arrêtés ministériels du 13 décembre 2004 relatifs aux installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air.
Le contrôle périodique ou diagnostic légionellose des TAR doit obligatoirement être effectué par un diagnostiqueur immobilier ou un organisme agréé et figurant dans la liste édictée par arrêté ministériel. Le dernier en date est celui du 24 mars 2014.
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