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Électricité : consommer moins fait payer plus….

Dans le bilan énergétique de l’année 2019, on constate que la consommation d'électricité en France a baissé l'année dernière. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Tout dépend de quel côté on l’aborde. Pour l’environnement, consommer moins d’électricité signifie peu ou prou moins de pollution, mais à condition que cette électricité soit de plus en plus verte. Mais si on se place du côté du consommateur, c’est la perspective de nouvelles hausses du tarif de l’électricité qui se profile à nouveau. Parce qu’il semble obligatoire que nous devions tous payer les producteurs et distributeurs d’électricité suffisamment pour qu’ils fassent des bénéfices, il faut s’attendre à payer notre kWh de plus en plus cher au fur et à mesure que nous réduisons nos consommations. Un paradoxe bien de chez nous dont on peut en chercher les causes.

 

Une consommation d’électricité au plus bas en 2019

Dans son bilan énergétique de l'année 2019, le Réseau de transport d'électricité (RTE) indique que la consommation d'électricité n’a jamais été aussi basse depuis 10 ans.

Bien sûr, on pourrait espérer que cela soit la concrétisation de toutes les actions d’amélioration de la performance énergétique de l’immobilier, mais ce n’est pas le cas. Si la progression de l’efficacité énergétique dans nos logements, ERP et locaux de travail a un impact sur la consommation d’électricité du pays, ce n’est pas le seul et il se pourrait même que ce ne soit pas le plus efficace.

Il semblerait en fait que la faible croissance économique du pays ajoutée à une démographie en baisse ainsi qu’à des mouvements sociaux soient les véritables responsables de notre faible consommation d’électricité. A croire qu’en termes d’économies d’électricité, les gilets jaunes et autres manifestants soient plus efficaces que la pose forcée d’un compteur électrique ‘communicant’.

 

Moins d’électricité mais plus sale

Nous aurions tous aimé qu’en 2019, le record de faible consommation électrique coïncide avec celui du maximum de production d’électricité verte. Mais nous en sommes loin, très loin…

L’électricité d’origine éolienne aurait produit 21 % d’électricité en plus que l’an passé, mais la production thermique au gaz a dans le même temps progressé davantage à +23,8 %. En 2019, le gaz reste donc un moyen de production d’électricité supérieur à l’éolien (38,6 TWh pour le gaz contre 34,1 TWh pour l’éolien).

Si la production d’électricité d’origine solaire photovoltaïque a bien progressé de 7,8 %, les centrales thermiques au fioul ont largement dépassé cette progression et de 3 fois plus (+26,5%). Comme quoi, si le charbon semble bel et bien abandonné pour la production d’électricité, le fioul et le gaz restent très employés alors que ce sont des énergies fossiles que l’on aimerait abandonner.

Alors bien sûr, le consommateur responsable qui accepte sans (trop) rechigner de payer un peu plus cher une électricité plus verte risque d’être déçu. Non seulement l’électricité est de plus en plus chère, mais elle est loin d’être aussi verte qu’on nous la décrit.

 

L’électricité sera de plus en plus chère à moins que...

On aurait produit en France 2 % de moins d’électricité, mais ce n’est pas une bonne nouvelle.

Parce qu’ il faut payer le programme EPR qui est un abysse financier et que c’est le kWh d’électricité des abonnés qui le finance. (Pour mémoire, l’EPR de Flamanville est un programme de 3,6 milliards d'euros lancé en 2006 pour entrer en service en 2012, mais il n’entrera sûrement pas en service avant 2022 pour près de 4 fois plus cher à 12,4 milliards d'euros voire plus…). Pour financer un programme à 4 fois son tarif d’origine, il faut bien faire 4 fois plus de bénéfice (à moins de trouver l’agent ailleurs). De là, l’électricité ne peut qu’augmenter encore tout au moins jusqu’en 2022.

Parce qu’il faut financer les 5 milliards d’euros du programme Linky et les (presque) 500 millions d’intérêts qu’aurait prévu d’empocher Enedis selon le rapport de la Cour des comptes (Source LeMonde). Pour cela, l’électricité ne pourra qu’augmenter jusqu’en 2024.

Parce qu’il est décidé en France qu’il vaut mieux augmenter la facture d’énergie des ménages que de voir disparaître faute de bénéfices suffisants certains opérateurs privés. (Source FranceTV) Et qu’un manque à gagner sur la quantité d’électricité vendue par ces opérateurs doit se compenser (à charges constantes) par une augmentation de la marge afin d’engranger des bénéfices. De là, des hausses sûrement récurrentes à venir.

Alors on peut trouver dans ces arguments une raison possible à la baisse du coefficient d’énergie primaire de l’électricité dans la nouvelle RE2020. Il faut inciter les abonnés à consommer davantage d’électricité pour éviter que le prix du kWh monte jusqu’à un prix rédhibitoire. Ce qui aurait pour conséquence que les ménages se détournent encore plus de cette énergie, ce qui en ferait encore monter le prix…. Un cercle vicieux dont nous sommes les otages.

La seule solution pour le propriétaire serait d’amener son logement au niveau du BePos (Bâtiment à énergie positive) afin de ne consommer que l’énergie qu’il produit notamment par l’auto-consommation de panneaux photovoltaïques. Pour mémoire, le niveau BePos était celui qu’aurait dû atteindre toute construction neuve selon le programme de la RT2020 si cette Réglementation Thermique n’avait pas été transformée en la RE2020 qui fait la part belle au chauffage électrique.

 

Donc, un DPE avant tout, et les travaux préconisés pour consommer de moins en moins car il est inéluctable d’avoir à payer de plus en plus.

 


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