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Hiver sous risque Covid que choisir entre QAI ou performance énergétique ?

Davantage encore depuis l’apparition du risque covid, on ne cesse d’inviter à aérer régulièrement les locaux afin de renouveler l’air intérieur. Que les logements, salles de classe, bureaux ou locaux professionnels soient ou non déjà équipés de ventilation ou aération mécaniques, climatiseurs ou autres, le renouvellement régulier de l’air intérieur toutes fenêtres ouvertes demeure préconisé.
Mais l’arrivée des frimas hivernaux inquiète tous ceux qui ont en charge le paiement des factures d’énergie et/ou se soucient de l’environnement.
Comment concilier, cet hiver sous pandémie, la QAI (Qualité de l’Air Intérieur), la lutte contre la concentration de particules porteuses du virus et la performance énergétique de nos logements, locaux de travail et salles de classe ? Les purificateurs d’air sont-ils LA solution ?
 

Le marronnier de l’hiver qui arrive

Ce n’est pas un scoop, chaque année c’est la même chose, l’hiver arrive et nous soumet tous au froid.

Sauf que cette année (plus qu’hier et moins que demain selon la formule), nous sommes tous sensibilisés à la performance énergétique de nos locaux d’habitation et de travail. Toute la chaîne de la construction s’évertuant à suivre les normes du BBC (Bâtiment Basse Consommation) validée par le test d’infiltrométrie, nos constructions deviennent des enveloppes étanches à l’air extérieur afin de ne pas laisser entrer le froid. Mais la conservation des calories chèrement (financièrement et environnementalement) acquises à un coût sanitaire voire sécuritaire car on n’aère plus suffisamment nos locaux et certains vont même jusqu’à obturer des aérations réglementaires (ce que les diagnostiqueurs immobiliers constatent souvent).

Ces derniers mois, la menace covid rend encore plus importante l’indispensable qualité de l’air intérieur et on nous rappelle sans cesse l’impératif d’aérer nos logements devenus locaux de télétravail ainsi que les salles des établissements d’enseignement qui ont rouvert sous pandémie. Mais cet hiver qui arrive va encore amplifier le dilemme entre QAI et chauffage notamment pour les télétravailleurs qui auront en charge de chauffer et d’assainir leur logement devenu local de travail et qu’en plus la distribution d’électricité semble problématique.
 

À savoir : Les conséquences de la crise sanitaire sur le système électrique font craindre des difficultés d’approvisionnement en électricité cet hiver. Selon Le Monde, « RTE et le gouvernement avertissaient déjà que l’hiver à venir serait particulièrement tendu sur le réseau » ce sont principalement les mois de janvier et février qui devraient selon la météo nous placer dans une situation ‘incertaine’ et même ‘tendue’.


Avec le pouvoir d’achat qui baisse, le prix des énergies en hausse et le temps d’occupation des logements qui augmente, comment demander à des occupants sensés de ‘gaspiller’ des calories surtout si des coupures d’électricité empêchent de les remplacer rapidement ?

 

Le BBC comme cluster Covid ?

Tant qu’il ne fallait lutter que pour la QAI en aérant les locaux que l’on chauffait et/ou rafraîchissait modérément, on les aérait en grand bien volontiers. Mais depuis que le risque covid est apparu, la nécessité d’une aération régulière est devenue sanitairement encore plus importante.

Or, dès l’apparition de l’épidémie au printemps, le ministère des Solidarités et de la Santé recommandait déjà dans sa circulaire : « En période de forte chaleur, cette aération régulière est à réaliser quand la température extérieure est inférieure à la température intérieure ». Puisque le risque covid semble devoir durer tout ou partie de l’hiver, il va bien falloir adapter ces recommandations mais sans toutefois espérer pouvoir imposer sa réciproque saisonnière utopique qui serait « En période de froid, cette aération régulière est à réaliser quand la température extérieure est supérieure à la température intérieure »…

On comprend bien que toute personne ayant investi dans la rénovation énergétique ou dans un logement récent obligatoirement BBC, soit rétive à l’idée de faire pénétrer de l’air froid extérieur dans un logement construit pour être ‘étanche à l’air extérieur’. Si l’intérêt de la construction BBC semble avoir frôlé ses limites en ce qui concerne la prise en compte de la QAI, les règles de prévention contre la prolifération Covid les lui ont fait dépasser.

À quoi sert d’avoir cherché à obtenir un bon DPE s’il faut évacuer toutes les 20 minutes les calories acquises par des systèmes performants et conservées par une isolation poussée ? Alors qu’il risque de devenir bien difficile pour beaucoup de chauffer son logement (crise économique, occupation plus intense des logements utilisés en télétravail, hausse du prix du gaz, coupures d’électricité…) nos logements vont-ils devenir d’autant plus des clusters à covid par défaut d’aération régulière qu’ils seront bien classés sur leur DPE ?

 

Décontaminer et améliorer la QAI par des purificateurs d’air ?

Le recours à des purificateurs d’air dans les salles de classe vient d’être adopté par l’Allemagne et semble sur le point de l’être par une partie du Québec.

En France c’est la région Auvergne-Rhône-Alpes qui inaugure cette solution en déployant des dispositifs de purification de l'air dans tous les lycées et écoles. S’il est vrai que l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), n’a pas prouvé l’efficacité des purificateurs d’air, son avis datant de 2017, il ne prend donc pas en considération ni les progrès technologiques effectués en 3 ans, ni le risque covid. Source L’express.

Alors même si certains spécialistes pointent du doigt un sentiment de fausse sécurité induit par un excès de confiance en l’efficacité des purificateurs d’air, il n’en reste pas moins qu’associés aux gestes barrière la purification de l’air par un appareil adapté semble le meilleur moyen de concilier efficacité énergétique, QAI et lutte contre le covid.

Songer en conséquence que nos ventilations mécaniques contrôlées devraient être bientôt obligatoirement équipées d’un dispositif de purification d’air n’est pas totalement utopique.

Pour mémoire : La ventilation générale et permanente est une obligation légale pour tous les logements construits depuis 1969. Cette obligation a ensuite été renforcée par la RT2012 qui impose quasiment le recours à une VMC simple flux hygroréglable ou à une VMC double flux avec des débits d’air précis (Arrêté du 24 mars 1982).


La VMC qui a pour objectif d’assurer une bonne circulation et un renouvellement de l’air afin de réduire les risques d’humidité, de moisissures liés à la simple présence humaine ainsi qu’aux activités de cuisine et l’utilisation d’appareils sanitaires est dite "VMC sanitaire" ; or on ne peut pas exclure le risque covid du domaine sanitaire. De là, on peut envisager une évolution prochaine de la réglementation pouvant ouvrir vers une obligation de filtration très fine de l’air par les VMC et/ou l’ajout d’un dispositif de purificateur d’air associé à toute VMC (en collectif et ERP d’hébergement tout au moins).

Et puis, pourquoi ne verrait-on pas arriver une obligation de contrôle de toutes les VMC (et non plus seulement les VMC gaz) afin de concilier au mieux efficacité énergétique et QAI plutôt que de nous demander sans cesse d’aérer des logements et des locaux que l’on nous a obligés (RT2012) de rendre étanches à l’air extérieur ?

 

 


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