Le PGE ou prêt garanti par l’état est un dispositif exceptionnel de garanties permettant de soutenir le financement bancaire des entreprises y compris les sociétés, commerçants, artisans, professions libérales, micro-entrepreneurs... Dont bien évidemment les diagnostiqueurs immobiliers quel que soit leur statut juridique. Disponible auprès de la banque dont l’entreprise, la société ou l’entrepreneur est client, ce PGE peut représenter jusqu’à 3 mois de chiffre d'affaires avec un remboursement différé jusqu’à l’année suivante. Si les banques se sont engagées à examiner toutes les demandes qui leur seront adressées pour distribuer massivement les prêts garantis par l’État, l’attribution du PGE peut parfois se compliquer. Pourtant, si la crise sanitaire semble terminée, les entreprises et professionnels doivent se préparer à traverser une possible crise financière majeure. Il semble judicieux alors d’agir sans délai pour obtenir ce prêt afin de soulager sa trésorerie et de se prémunir d’un dépôt de bilan.
Dans les différents posts et articles des professionnels de la transaction immobilière, on peut lire tout et son contraire.
Pour certaines enseignes et agences, la transaction immobilière n’est jamais repartie une fois le confinement terminé, alors que pour d’autres l’embellie est totale. Il faut dire que même pendant la crise sanitaire certains acteurs du marché immobilier assuraient que la seule visite virtuelle voire même quelques photos seulement permettaient de conclure des ventes dès lors que les notaires appliquaient la signature à distance. Peut-être était-ce le cas lorsque les diagnostics immobiliers avaient été effectués avant le confinement et demeuraient toujours valides ? Mais il reste que l’activité du diagnostic immobilier a bel et bien chuté faute au confinement et aux restrictions.
Que la transaction reprenne avec la fin des mesures de confinement, on n’en doute pas mais quelle étape du marché immobilier reprend ? Assurer qu’une reprise existe quand de nombreux citadins mettent en vente leur appartement exigu pour rechercher un logement plus grand avec un extérieur voire une maison à la campagne, est peut-être présomptueux. Pour que le marché de la transaction immobilière et donc celui du diagnostic immobilier dans le secteur résidentiel reprenne, il faut que des promesses de vente soient signées. Car, quand bien même, les vendeurs ont du faire effectuer le DPE avant la publication des annonces, ils attendent qu’une promesse soit signée pour faire effectuer les autres diagnostics obligatoires et notamment ceux à durée de validité réduite (termites, ERP…). Et sans acheteurs, peu de diagnostics donc peu d’activité.
Il n’y aura reprise réelle de la transaction immobilière et donc des diagnostics immobiliers du résidentiel qu’à partir du moment où les ménages pourront vendre un logement existant et en acquérir un autre.
Cela fait deux conditions subséquentes : d’abord il faut réussir à vendre un logement dont on ne veut plus (mais qui doit tout de même être attirant pour d’autres) ; et ensuite acheter un logement plus adapté donc plus recherché. Outre le problème d’une possible hausse des prix des maisons individuelles et appartements avec un extérieur, se pose également celui du financement.
Les banques (qui redoutent elles aussi - ou elles surtout - la crise économique) prêtent moins facilement d’argent et sur des durées plus courtes qu’avant en sélectionnant drastiquement les bénéficiaires. Coût de l’assurance qui fait dépasser le taux d’usure, risque de perte d’emploi dans une entreprise en difficulté, sont des freins à l’endettement des ménages et donc à l’achat d’un nouveau bien immobilier.
Le (grand) risque de faillites d’entreprise auquel il va falloir faire face menace bien de faire passer le CDI de contrat à durée indéterminée à contrat à durée incertaine. Or, n’oublions pas que ce sont les mêmes banques qui prêtent aux acquéreurs d’immobilier et à leurs entreprises en difficulté qui préféreront peut-être investir leurs liquidités dans un prêt garanti par l’État (PGE) que dans des prêts immobiliers pour des particuliers à risques…
À savoir: L’enveloppe allouée par l’État pour le PGE est (pour le moment) limitée à 300 milliards d’euros. Même si le coût du risque est resté limité jusqu’alors pour les banques françaises, il risque fort d’augmenter considérablement d’ici la rentrée. En outre, le secteur de l’assurance exploité par de nombreuses banques risque fort d’être impacté par une crise sociale qui pourrait survenir. De là, l’enveloppe allouée et la ‘générosité’ des banques risquent fort de s’épuiser rapidement.
Quel diagnostiqueur immobilier n’a pas informé ses clients du PTZ ? Un prêt à taux zéro qui était bon pour ces derniers, le sera aussi pour les premiers !
Or, le PGE est une forme de prêt à taux zéro ou presque (taux à prix coûtant) qui va permettre à la plupart des entités qui y auront souscrit de pouvoir survivre.
Il aura bien fallu et il faudra encore faire face aux reports de charges, payer d’autres certifications et recertifications, investir dans de nouveaux véhicules et de nouveaux matériels, s’adapter aux modalités du RGPD et du nouveau DPE alors que la reprise risque fort de tarder. Et puis, anticiper la hausse probable des primes d’assurance, des charges sociales, foncières et locatives… Lorsque le chemin est semé d’embûches, aucune précaution n’est à négliger.
Alors, pour que survive à la crise les cabinets de diagnostics et les diagnostiqueurs immobiliers, il semble raisonnable de ne pas laisser s’échapper l’opportunité inédite du PGE. S’il est question que le dispositif soit étendu et prolongé, il se peut également qu’il se tarisse bientôt.
En outre, la procédure d’obtention d’un PGE est simple pour les entreprises employant moins de 5 000 salariés et réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 1,5 milliard d’euros en France (le cas de la plupart des diagnostiqueurs…). Il suffit de faire la demande auprès de sa banque d’un PGE pour un montant ne dépassant pas 25 % du chiffre d’affaires (ou 2 ans de masse salariale pour les entreprises en création).
Une fois vérifiés les critères d’éligibilité, la banque donne un pré-accord de prêt qui sera transmis à la BPI (Banque Publique d’Investissement) qui confirme le prêt et débloque les fonds. Aucun remboursement ne sera exigé la première année et l’entreprise pourra choisir d’amortir le prêt sur une durée maximale de cinq ans. D’ici là, même si la reprise du marché de la transaction immobilière venait à traîner, il y aura celui des nouveaux DPE qui va monopoliser de nombreux diagnostiqueurs.
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