La présence suspectée d'amiante est une grande angoisse pour de nombreux occupants de logements anciens, construits avant 1997. Revêtements et isolants seraient-ils un risque grave pour leur santé en libérant pernicieusement dans l'air intérieur ces fibres d'amiante qui causent tant de maladies pulmonaires parfois mortelles ? Désireuse d'en savoir davantage afin de mesurer les risques, l'association Qualitel a lancé une étude sur 55 logements anciens tous amiantés d'où il ressort que les fibres d'amiante sont bien présentes dans l'air intérieur et que les dalles de sol sont souvent coupables, mais ce ne sont pas les seules.
Sur les 55 logements amiantés que l'association a analysés, soit 17 maisons individuelles et 38 appartements en immeuble disséminés sur le territoire métropolitain :
Comme il aura fallu à un moment coller et jointer des matériaux amiantés avec des colles, enduits et joints contenant eux-aussi de l'amiante, il apparaît qu'en moyenne chaque logement amianté doit la présence d'amiante à 2 MCA (Matériaux Contenant de l'Amiante), le record étant de 5 MCA dans un même logement.
A savoir : Lors de cette étude, bien évidemment, les MCA friables de la liste A (flocages, calorifugeages, faux-plafonds) qui présentaient un risque ont été retirés que le logement soit occupé ou pas. Il ne restait donc à analyser que les matériaux de la liste B pour mesurer le taux d'empoussièrement en fibres d'amiante dans l'air intérieur. Décret n° 2011-629 du 3 juin 2011 relatif à la protection de la population contre les risques sanitaires liés à une exposition à l’amiante dans les immeubles bâtis.
Que les logements soient habités ou pas, 41% des MCA qui y sont présents sont dégradés. Ces dégradations ont été jugées comme modérées (trous et fissures) car aucune dégradation 'étendue' selon les termes de la norme n'y a été constatée. Toutefois, l'association Qualitel ayant eu le souci de la QAI (Qualité de l'Air Intérieur) des ont été effectuées, et sur les 55 logements analysés, dans 4 seulement (7%) des fibres d'amiante en suspension dans l'air ont été capturées et dénombrées.
Pour mémoire : La dangerosité pulmonaire de la fibre d’amiante est liée à sa taille. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a défini que les fibres représentant un risque, (les plus dangereuses pour la santé) sont celles de diamètre inférieur à 3 μm et de longueur supérieure à 5 μm. Ces fibres sont depuis qualifiées de « fibres réglementaires », « fibres longues » ou « fibres OMS ». Les mesures d'empoussièrement réalisées dans le cadre de cette étude ont porté sur la concentration en « fibres réglementaires ».
Selon les analyses, la concentration en fibres d'amiante dans l'air de ces logements amiantés est restée sous le seuil sanitaire des 5 fibres 'réglementaires' par litre puisque les mesures n'ont révélé qu'entre 1,5 et 1,9 fibres d'amiante par litre d'air.
L'association attire de fait l'attention sur le fait que le taux de concentration en fibres d'amiante dans l'air pourrait être due au confinement et qu'en conséquence, les logements fréquemment aérés pourraient voir abaissé le taux de fibres d'amiante dans l'air intérieur.
Un second volet de l'étude a été mis en place afin de déterminer la dangerosité de travaux courants (percement mural, dépose d'une gaine technique, retrait de faïence et de papier-peint...). Il apparaît alors qu'au maximum 3 fibres par litre ont été comptées durant la dépose e la gaine technique, mais que les autres travaux effectués n'avaient pas donné lieu à émission de fibres d'amiante que ce soit durant l'opération ou à l'issue.
Merci à l'association QUALITEL dont l'étude complète est disponible ICI.
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