Le métier d’opérateur en diagnostics immobiliers est emblématique de ces professions (relativement) émergentes dites à double ancrage. En effet, les domaines de l’environnement et de la santé publique sont deux des principaux objectifs des diagnostics immobiliers. Deux parmi d’autres puisque la protection en tant que but essentiel des diagnostics s’applique aussi bien à la santé et à la sécurité du public qu’à l’environnement et à la finance. Mal connues du grand public et des organismes formateurs généralistes, les problématiques de la profession méritent une attention particulière d’autant plus durant cet épisode du covid. Diagnostiqueurs immobiliers, l’ École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP) s’intéresse à vous pour conduire une enquête sur les activités professionnelles en Environnements et Santé à fin d’actualiser son offre de formation.
Difficile d’énumérer exhaustivement les secteurs liés à l’immobilier dans lesquels les diagnostics ont leur importance. D’abord, il faut rappeler que les secteurs de l’immobilier dans lesquels les diagnostics sont obligatoires regroupent toutes les constructions. Il s’agit donc sont aussi bien du résidentiel que du tertiaire du parc privé comme du parc public, de l’appartement à la tour HLM, de l’immeuble de bureaux à l’usine, de la boutique à l’ERP et de la crèche jusqu’à l’EHPAD…
On peut résumer que dès lors qu’il y a construction, des diagnostics y sont requis depuis le DPE ou l’infiltrométrie sur une construction neuve jusqu’aux diagnostics avant sa démolition. Entre deux, des diagnostics réguliers qu’il faudra faire soit périodiquement soit avant toute mise en vente ou en location.
Les raisons de ces diagnostics obligatoires ou non sont multiples mais les premières en sont assurément la santé (dont la sécurité fait partie) et l’environnement. De là, en effet, la profession de diagnostiqueur est à double ancrage au moins…
Est-il utile de rappeler l’importance de la détection et de la mesure de la présence de plomb, de radon ou d’amiante pour la santé des occupants ? Faut-il encore signaler l’intérêt de ces contrôles d’état de conservation des MPCA (Matériaux et Produits Contenant de l’Amiante) pour la santé des personnes fréquentant des locaux amiantés ?
La portée des diagnostics radon, plomb et amiante a eu, a et aura (pendant longtemps encore) un impact important dans le domaine de la Santé Publique. Lorsqu’on ajoute la sécurité au domaine sanitaire proprement dit, on entrevoit la portée de la réalisation des diagnostics sur la vie et la santé des personnes. On ne calculera qu’imprécisément le nombre d’accidents parfois mortels qui ont pu être évités qu’il s’agisse d’incendies, d’électrisations ou d’intoxications parce qu’un diagnostic électricité et/ou gaz a révélé des défauts sur des installations vétustes. Si la réalisation de ces diagnostics a permis de sauver des existences, elle a tout autant permis d’éviter d’avoir à prodiguer des soins, d’avoir à souffrir de séquelles.
Plus insidieusement, les risques liés à une mauvaise QAI (Qualité de l’Air Intérieur) dont l’humidité qui provoque la prolifération d’allergènes, à un défaut d’aération, d’isolation (thermique ou phonique) ont eux aussi des conséquences sur la santé des occupants que l’on traite de santé physique ou psychologique (si l’on désire réellement séparer ces deux aspects).
Quant à l’environnement, détecter et mesurer les quantités de produits dangereux, dont l’amiante et le plomb, afin qu’ils puissent être acheminés et traités de manière convenable a autant d’importance que de tenter de faire réduire les consommations en énergie et les rejets énergétiques.
Les ancrages santé et environnement rappelés, il faut également souligner le rôle financier des diagnostics immobiliers.
Certes un bon DPE est incitatif pour changer de logement, mais combien de logements anciens n’ont pu se vendre que sous condition de certains bilans de diagnostics.
Un temps boudé, l’achat de logements dans l’ancien a vu son marché croître durablement depuis que les diagnostics électricité, gaz, termites et mérule notamment ont été imposés. Autrefois méfiants, les acquéreurs (comme leurs organismes de prêt) ont été rassurés pour acquérir dans l’ancien allant jusqu’à délaisser en partie la construction neuve pas toujours aussi performante que prévu.
A savoir : L’Observatoire de la Qualité Réglementaire en Maison Individuelle dans son Bilan des campagnes 2015-2018 dans les départements de l’Allier et du Puy-de-Dôme a fait état de « 95% des opérations contrôlées présentent des non-conformités aux règles de construction spécifiques à l’aération de logements ou à la réglementation thermique […]. Un tiers des études thermiques présentent des écarts susceptibles de remettre en cause le respect des exigences de performance énergétique». Au final, des constructions neuves qui pouvaient être bien plus énergivores que des logements anciens au DPE connu….
C’est l'École des Hautes Études en Santé Publique qui diffuse cette enquête pour identifier et connaître le quotidien des professionnels dont les métiers allient l'environnement et la santé publique.
Cette enquête en ligne, lancée en avril est disponible jusqu'au 30 mai et s’intéresse à de nombreuses professions dont l'analyse des pollutions (sols, air, eau), les diagnostics du bâtiment (amiante, plomb, radon), tout comme les services de veille sanitaire territoriale sur la pollution chimique, la radioactivité, l'insalubrité...
En bref, la quasi totalité des champs d’investigation et de contrôle des diagnostiqueurs immobiliers.
Ainsi que le précise le site emploi-environnement à propos de cette enquête : « Elle s'adresse aussi bien aux structures publiques - telles que les services déconcentrés de l’État, les collectivités territoriales - qu'au secteur privé, allant de l'auto-entrepreneur consultant jusqu'aux grandes entreprises et laboratoires, en passant par les associations […] au vu de l'attention qu'elle suscite, une synthèse récapitulative sera relayée fin septembre ».
Répondre à cette enquête ne devrait pas vous prendre plus de 10 minutes...
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