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La panacée à un mauvais DPE ?

Dix ans que l'obligation de fournir un DPE a sensibilisé acheteurs et locataires d'un bien immobilier à la performance énergétique. L'impact d'un bon DPE (au-dessus de la classe médiane D) se traduisant par un prix de vente 5 % à 10 % supérieur et l'impact d'un mauvais DPE par une dévaluation importante, de nombreux propriétaires occupants cherchent à valoriser le prix de revente du bien immobilier qu'ils comptent vendre un jour. De travaux d'amélioration de la performance énergétique en labels, réglementations thermiques et obligations de rénovation énergétique, les propriétaires se sentent engagés dans une 'course à l’échalote' où quel que soit la classe de DPE obtenue, les acheteurs (et le marché immobilier) en voudront toujours plus. Pourtant une solution existe et on devrait la voir se développer en France en 2017.

 

Le problème des consommations en énergie

C'est notamment dans le mode de calcul du DPE et des labels BBC (Bâtiment basse consommation), Maison Passive et BePos (Bâtiment à énergie positive) qu'il faut chercher la solution. Pour qu'une maison ou un bâtiment 'entre' dans les critères, il faut agir sur deux points névralgiques : l'isolation (y compris l'étanchéité à l'air) et la quantité d'énergie consommée. Bien évidemment, ces points sont complémentaires à une construction et une implantation étudiées dans le cadre notamment d'une architecture bio-climatique.

Pour faire entrer une construction existante dans un bon ratio entre énergie consommée (chauffage, ECS, éclairage et auxiliaires) et énergie requise, il faut donc abaisser la quantité d'énergie requise pour l'habiter (isolation, perméabilité à l'air...) et diminuer la quantité d'énergie consommée par ses appareils de chauffage, rafraîchissement, ECS, etc...

Mais, comme on le sait, les consommations en énergie primaire (électricité, fioul, gaz, bois...) sont calculées 'déduction faite de la production d'énergie à demeure'.

 

Au résultat, il suffit de faire baisser sa quantité d'énergie consommée en la produisant et en la consommant soi-même afin d'obtenir un DPE plus valorisant.

 

 

Produire son énergie mais en la consommant

Pour les particuliers ayant fait installer ou souhaitant faire poser des panneaux solaires, voici un exemple :

–        Si la production d'électricité solaire sert à l'autoconsommation, la quantité d'énergie produite est alors déduite des consommations calculées pour le DPE (valable pour l'éclairage et les auxiliaires mais rarement validée pour le chauffage et l'ECS) ;

–        Si la récupération de chaleur solaire sert à chauffer l'ECS et au chauffage, la quantité d'énergie solaire sera déduite des consommations calculées ;

–        La revente d'électricité solaire n'entrant pas dans la consommation de la maison, la quantité d'énergie produite ne pourra pas être prise en compte dans le calcul du DPE.

Un levier pour améliorer la classe énergie apparaît donc dans la production (ou la récupération) d'énergie associée obligatoirement à la plus grande part possible d'autoconsommation.

 

La micro-cogénération d'autant plus valorisée

C'est la grande nouveauté que nous découvrons mais que nos voisins européens connaissent déjà depuis longtemps (Danemark et Grande-Bretagne notamment). La micro-cogénération avec chaudière à hydrogène ou moteur Stirling arrive enfin dans nos foyers.

Le principe est celui d'une mini-centrale électrique alimentée en énergie primaire (gaz, bois, biomasse...) dont on récupère la chaleur produite par son fonctionnement pour assurer le chauffage et la production d'ECS. Avec une consommation d'énergie primaire réduite, on alimente la maison en électricité, ce qui est pris en compte dans le calcul du DPE et on dispose de chauffage et d'ECS 'de récupération' (avec en plus une revente possible d'électricité sur le réseau).

Bon à savoir : Le ratio actuel des chaudières de micro-cogénération est de 1 pour l'électricité et de 6 pour la chaleur (à comparer avec le COP d'une PAC...). Un fabricant compare les rendements des chaudières depuis 75 % pour une chaudière actuelle, 115 % pour une chaudière à condensation avec appoint solaire, 145 % pour une chaudière de micro-cogénération à moteur Stirling et 175 % pour une chaudière de micro-cogénération à pile à combustible. Source Vaillant

 

On aurait dû voir bondir le marché de la micro-cogénération avant fin 2016 en France malgré les difficultés de certains réseaux d'électricité à acheter la production domestique en dépit de l'obligation d'achat de l'électricité produite par cogénération, mais le monopole vacille comme l'indique notre article ; et si les textes et normes des chaudières avaient été publiés à temps notamment en ce qui concerne celles à pile à combustible et/ou à hydrogène.

 

Alors même si une chaudière de micro-cogénération (celles à à moteur Stirling sont déjà diffusées) vaut bien plus cher qu'une chaudière moderne (entre 10 000 € et 20 000 € environ), l'investissement semble rapidement amorti ne serait-ce que par la revente d'électricité ; mais de plus le classement DPE ainsi que le prix de vente du bien immobilier ainsi équipé en seront d'autant plus valorisés.

 

Exemple : Depuis 2014, 3 chaudières à hydrogène de 750 W de puissance électrique et de 20 kW de puissance thermique couvrent une partie importante des besoins en électricité tout en assurant seules la production de chauffage et d'eau chaude sanitaire d'une crèche, dans un ensemble de deux logements et dans une maison individuelle en Alsace où les besoins en chauffage sont assez conséquents.

  


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